6/10Age sensible

/ Critique - écrit par Val Lazare, le 09/12/2002
Notre verdict : 6/10 - fac story (Fiche technique)

Tags : age sensible montessori maria pierre periodes enfant

Age sensible a disparu de nos écrans par manque d'audience.

Vous vous rappelez AB productions ? Mais si vous savez, Hélène et les garçons, Le miel et les abeilles et autres navets pour faux romantiques. Et ben une série française du même style a débarqué sur France 2 : Age sensible. La production Capa Drama a repris le concept pour nous sortir un truc plus digeste voire même potable.

On a donc affaire à une bande de jeunes vivant en cité universitaire et à qui il arrive tout un tas de trucs. Bon ok, c'est un peu stéréotypé : Julie, la rouquine naïve ; Bertrand, le gentil qui sent bon la campagne ; Pierre, handicapé et cynique ; Martial et sa belle gueule de brigand ; Elodie, la brune idéaliste etc.

Nos sept comparses évoluent dans un semi huis clos (peu ou pas de personnages secondaires) rythmé entre embrouilles et affaires de coeur. Forcément, en cité U, ça parle un peu cours (et un peu cul au passage), Elodie et ses cours de droit ; Pierre et Thomas, leurs anecdotes biens crados de médecine...

Mais alors vous allez me dire "c'est quoi la différence avec Hélène ?" Car différences il y a ! Age sensible nous a concocté une mise en scène ‘réaliste'. Ici, on se tape des prises de tête pour le paiement de la bouffe, on enquête pour savoir qui a dévalisé le frigidaire, on drague pour faire un tour en moto...

Idem pour les dialogues, très loin des réparties un peu ternes de ses prédécesseurs, chez Age sensible on parle comme de vrais jeunes, quitte à lâcher quelques jurons.

Exemple : la bande met sur pied un pot commun pour acheter de quoi manger. Comme certains ont du mal à allonger, y a problème. Dans la journée, Elodie va voir ce loir de Martial qui roupille (dur de faire la bringue). Donc, Elodie réveille Martial et lui demande ‘Qu'est-ce que je dis pour ta participation au pot commun ?'. Martial grogne, se retourne encore ensommeillé et lâche ‘...fuck'. Sublime ! Si ça, ça sent pas le vécu !

Dans la même veine que l'Auberge Espagnole (attention, je ne fais que comparer), on voit qu'Age sensible est fait par des jeunes pour des jeunes. Et ça marche... enfin presque. Autant les premiers épisodes étaient vraiment emballants, autant on sent que les mecs ont du mal à conserver leur originalité. D'ailleurs, pour en venir au personnage de la prof qui met à nu les actes et les sentiments de nos joyeux drilles et nous injecte en douceur la petite morale de l'épisode : c'est ennuyeux !

Reste les plans de caméra et le montage qui comme les dialogues sont audacieux et sentent le neuf. On oscille donc avec cette série entre du bon et les sempiternelles clichés de la vie (amoureuse) de jeune. En espérant qu'Age sensible relève la barre.