2.5/10Ash & Scribbs

/ Critique - écrit par Aurélie, le 29/01/2006
Notre verdict : 2.5/10 - Murder in Nonsense (Fiche technique)

Il y a des choses dont vous savez pertinemment qu'elles vous marqueront à tout jamais. Il y a des histoires qui vous hanteront jusqu'à la fin des temps, des visages ou des voix qui resteront gravées dans votre mémoire. Des répliques qui vous ont tant fait rire que vous ne pouvez pas vous en défaire. Il y a des personnages tellement attachants que vous finissez par avoir l'impression de les connaître.
Ash et Scribbs ne comporte rien de tout cela.

Ash et Scribbs sont toutes les deux dans la police. L'une brune, l'autre blonde ; la première très méthodique et rigoureuse, la seconde marchant à l'instinct. La première coincée, l'autre dévergondée. Mais malgré tout, elles travaillent ensemble à résoudre des enquêtes dans les banlieues huppées de Londres. Les deux jeunes femmes ont tout de même quelques points communs : entre autres, une fâcheuse tendance à la minauderie, à susurrer « patron » dès que celui-ci est dans les parages, et surtout, l'habitude de parler de leur vie sentimentale au boulot.

Ash et Scribbs, ce sont des enquêtes « à l'ancienne » : contrairement à ce que nous pouvons voir dans des séries comme Les Experts, les deux jeunes femmes coincent les méchants (quasiment) sans avoir recours aux méthodes scientifiques. A la manière de Sherlock Holmes modernes, elles interrogent les suspects un par un, et, par un habile raisonnement déductif, devinent qui est le coupable.
Enfin ça, c'est pour la théorie.

- Mais alors, si c'est pas lui le coupable...
- C'est quelqu'un d'autre !

En pratique, Ash et Scribbs ont toutes les peines du monde à mener leur enquête correctement. Heureusement que cette série ne se revendique pas en faveur de l'émancipation féminine, parce qu'ils font franchement passer les deux héroïnes pour des crétines finies. Entre les reconstitutions de crimes à coup de poupées Barbie (oui mais c'est des femmes alors elles ont forcément des Barbie) et les répliques de haut niveau, on sent que les scénaristes se sont bien défoulées sur les deux personnages principaux qui n'en demandaient pas tant.
Le spectateur se demande alors ce qui est le pire dans cette série : les dialogues impressionnants de nullité, les héroïnes qui excluent l'idée même de charisme, ou les enquêtes qui piétinent pour finir par s'embourber dans le néant scénaristique ?

- « je te hais »... Mais qu'est ce que ça veut dire ?

Et ce ne sont pas les personnages secondaires qui vous diront le contraire. Qu'est-ce qu'on trouve dans les banlieues chics ? Des gens chics et riches, oui, exact. Mais pas sans histoire. Toute la gamme de dégénérés (légers, quand même) s'est visiblement réunie ici. A l'image de ce groupe de bourgeois en charge d'une association de protection des singes qui détourne l'argent et pratiquent l'échangisme pour la bonne cause, les scénaristes se sont démenés pour nous dégotter ce qui se faisait de pire en terme de personnages.
Quant aux enquêtes, leur intérêt intrinsèque est plutôt limité : la plupart du temps, le spectateur fait connaissance avec le vilain meurtrier cinq minutes avant la fin.
Je vais être franche avec vous : le seul intérêt de cette série est sa faculté à faire rire, mais pas grâce aux blagues concoctées par le scénario. Parce que je ne crois pas une seconde que ce soit volontaire, tout ce concentré de n'importe quoi : le scénario caricatural, les personnages vides et les dialogues sans queue ni tête. Non, on sent qu'il y a une certaine recherche pour faire rire, mais qui tombe à plat systématiquement.

Ash et Scribbs saura faire rire l'amateur de nanar et de dialogues vaseux, mais rebutera celui qui cherchait le digne successeur de Sherlock Holmes. Parce qu'au niveau de l'enquête, la série ne vaut pas un Kopeck, mais qu'un tel ramassis de n'importe quoi ne peut pas laisser indifférent si l'on aime le comique involontaire.