8/10La caverne de la rose d'or

/ Critique - écrit par Luz, le 03/05/2008
Notre verdict : 8/10 - Presque aussi connu que la chouette d'or (Fiche technique)

La caverne de la rose d'or, téléfilm qui a bercé l'enfance de beaucoup de jeunes filles (et de jeunes garçons, mais ceux-ci l'avouent beaucoup moins facilement) n'était pas facilement trouvable jusqu'à ce mois-ci où miraculeusement un coffret DVD intégral est enfin apparu. Oui, intégral, comme le bronzage, vous avez bien lu. Enfin l'histoire de Fantaghiro, de Romualdo et autres personnages fantastiques peuvent revenir au goût du jour, ou du moins raviver les souvenirs des faux cœurs de pierre (et croyez-moi, il est bien venu de parler ici de cœurs de pierre).

Des cascades sans filet ...
Des cascades sans filet ...
Des décors fabuleux, des collants scintillants, des couronnes dignes de celle de la galette des rois et nous voilà plongés dans l'univers extraordinairement brillant de La caverne de la Rose d'or. L'histoire servant à lancer l'aventure est simple : un roi, qui a déjà eu deux filles, souhaite enfin avoir une descendance capable de rependre la suite, malgré son fort désir, c'est d'une jeune fille qu'il hérite. C'est alors que s'annonce le terrible, douloureux, mais fabuleux destin de Fantaghiro, jouée par Alessandra Martines. Cette jeune fille, sauvée par la foudre alors que son père tentait de la sacrifier pour le meurtre de sa mère, va quelque part exaucer le vœu de son père en faisant preuve de force, de courage et de ruse, quitte à se faire appeler garçon manqué par ses sœurs. Très vite celle-ci va devoir quitter son royaume, par son refus d'infériorité aux hommes, et surtout à son père, allant jusqu'à refuser le mariage promis. C'est avec maturité et force qu'elle reprendra le chemin du royaume, allant combattre pour son père, aux cotés de ses deux sœurs peu aidées par la nature, l'une étant reconnaissable par sa blondeur exacerbée, l'autre par sa beauté enfouie loin à l'intérieur. Seule Fantaghiro a le beau rôle, elle est à la fois belle, intelligente et courageuse.

Tout est énorme, voyant, brillant, dans ce feuilleton : les châteaux, les paysages, les costumes, les guerres, les histoires d'amour, et surtout les cascades. Oui ces fantastiques cascades qui ne peuvent nous empêcher de sourire, dès le premier épisode, où la belle fugue à cheval, et se prend une branche, à laquelle elle restera suspendue en râlant un court instant, ou encore ces roulades, épée en main, décolté plongeant, dans les blés. Des arbres qui parlent, des cailloux, des poissons aussi... de quoi faire rêver n'importe quelle jeune fille. Même les fruits sont rouges comme la pomme de Blanche Neige, les robes oranges vif. Comme le ciel bleu et l'herbe verte, il n'est pas dur de différencier les mauvais des bons : les premiers étant en noir, et les seconds blancs, enfin c'est presque ça, les choses se compliquent au fur et à mesure des épisodes et de l'évolution de l'héroïne passant de jeune fille à femme (fatale ?), parfois à en devenir presque dur à suivre. Cependant, à défaut d'habit sombre, les vilains ont au moins l'air de l'être, donc on s'y retrouve à peu près après analyse... mais surtout une jolie héroine !
... mais surtout une jolie héroine !

Seulement ce coté bon enfant, compréhensible par tout public, n'empêchera pas les terribles aventures de faire frémir les jeunes filles : « Oh mon Dieu, mais comment va faire cette pauvre, pauvre, Fantaghiro enfermée dans ce filet, en tenue de danseuse orientale ? », « Quand va-t-elle se rendre compte que cet homme est une femme ? », « Va-t-elle croire l'oie qui parle, et sortir en courant de la cuisine ? ». Tout ce suspense intenable, qui se transforme en ridiculement drôle après une vision plus adulte, fait le gros du téléfilm.

La nostalgie voudrait que l'on mette 10, rien que parce que les souvenirs des cette extraordinaire aventure étant si présents, on se dit bien qu'on a dû idolâtrer Fantaghiro, nous, petites filles timides, cependant l'âge, et la soi-disant sagesse qui en découle nous forcera raisonnablement à mélanger nos deux parties pour le jugement : l'enfant, et l'adulte.