Daria

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lalalalala

Pour tout le monde, les séries animées américaines pour adultes (ou plutôt pas pour les enfants) se résument aux créations de Matt Groening (les Simpson et Futurama). Et pourtant, il y a maintenant quelques années (pas loin de 4 ans), Canal+ a diffusé une autre série, appelée Daria. Le succès a été au rendez vous, et il y a eu quelques rediffusions. Mais depuis, sauf si vous avez regardé MTV au bon moment, vous n'avez absolument aucune chance d'avoir vu un épisode, vu que personne ne diffuse la série et qu'il n'y a jamais eu de DVD francais. Et c'est une grande perte.

Bienvenue à Lawndale ! Une petite ville américaine tout ce qu'il y a de plus banal, avec un gros centre commercial, des boutiques de fringues, et surtout un lycée. Un lycée dans lequel va toute une armada de lycéens plus quelconques les uns que les autres. Enfin, presque tous. Parce qu'au milieu de ce marasme intellectuel, on trouve deux filles impopulaires au possible, dont tout le monde se fiche, et qui se fichent du reste du monde : Jane et Daria. La première est une artiste peintre torturée et gothique, la deuxième est une intellectuelle binoclarde. Les deux sont les meilleures amies du mondes. Elles mènent un combat sans merci contre les pires choses qui existent sur cette terre : le club de mode, les pom pom girls, le club de football et le genre humain en général. Leurs armes : l'indifférence, le cynisme et les blagues au troisième degré.

Avec Daria, vous entrez dans un monde ou le cynisme est le maitre mot. Un exemple ? La seule chaine de télé qui semble exister s'appelle Triste Monde Tragique, dont le sigle est un oeil de Ra maquillé façon gothique passé au chalumeau. Les reportages ? De tout premier ordre ! "Ils ont été ramené grâce à la magie noire, mais personne ne leur a appris à ne pas traverser au rouge ! Les morts vivants indisciplinés bientôt dans Triste Monde Tragique !". Ajoutez à cela une proviseur de lycée carriériste, des profs psychotiques, un père névrosé, une mère obsédée par son travail, une soeur incarnant la notion de frivolité et vous aurez un monde totalement délirant.

Un monde délirant dans l'esprit, pas visuellement. Daria, c'est un design... "simple". Le trait est gros, les personnages sont simplifiés au maximum, ils ne possèdent qu'une unique tenue (histoire de simplifier l'animation) et les décors sont toujours les mêmes. Mais très sincèrement, on s'en fiche. Tout ce qui importe, c'est d'avoir des visages un tant soit peut expressif pour appuyer les dialogues.

Daria, c'est avant tout des dialogues cinglants et des voix parfaites. Pour chaque personnage, les responsables de l'adaptation française ont su trouver les voix qui collent parfaitement aux personnages. Stridentes et désagréables pour les jeunes filles populaires, désabusées, mornes, ternes et sans aucun relief pour les deux héros. Et chose tout à fait surprenante, la VF est de loin supérieure à la VO, dans laquelle les voix sont terriblement quelconques et sans intérêt.

Autre chose : pour une série animée, la bande son est particulièrement soignée. Elle est faite de toutes les musiques qui passaient à l'époque à la radio. Toutes les musiques sans exception nous rappellent quelque chose, et on se sent en terrain connu.

Malheureusement, il n'y a jamais eu d'édition DVD de cette série, ni en France, ni ailleurs. C'est dû a des questions de droits musicaux. Le générique de fin change à chaque épisode, et cela couterait trop cher de payer des droits sur toutes les musiques. Tout ce que vous pouvez faire c'est prier... ou devenir très ami avec une personne ayant enregistré tous les épisodes sur cassette vidéo.

En tout cas, toutes les personnes qui ont vu cette série vous le dirons, Daria, c'est du bonheur en barre, une série culte, un ovni télévisuel. Daria est sans aucun doute une des meilleures séries animées de tous les temps. Alors si vous le pouvez, mangez-en !