Ces dessins animés sortiront peut-être un jour

/ Article - écrit par Hugo Ruher, le 03/10/2013

Tags : disney film films cinema series monde animation

Le Cartoon Forum c’est LE rassemblement européen qui sert de caverne aux trésors aux producteurs et aux diffuseurs. C’est là que sont projetés des dessins animés qui pour certains, feront date dans l’histoire de l’animation. Malheureusement, d’autres ne dépasseront jamais le stade de projet et c’est dommage... Heureusement que Krinein est là pour en parler.

La 24ème édition du Cartoon Forum s’est tenue à Toulouse et pour décrire un peu le décor, il faut savoir que les dessins animés sont diffusés dans trois salles différentes. Ce qui explique pourquoi votre serviteur n’a pas pu tout voir. Comme base pour choisir que voir nous n’avons droit qu’à la plaquette descriptive et à un petit teaser le matin. Ma sélection doit donc beaucoup à l’intuition, je ne prétends pas avoir vu les meilleurs cartoons présentés mais j’ai rarement été déçu. Petit panorama…

 

Sporto et Kantès, quand Daft Punk est sous cocaïne

On commence avec Sporto et Kantès. Il s’agit (dans la vraie vie) de deux DJ déjà auteurs de quelques albums à succès qui ont décidé de mettre en image leurs personnages. Le principe est simple : à chaque concert, Sporto et Kantès se retrouvent à mixer dans un lieu improbable et leur musique provoque des conséquences auxquelles on ne se serait pas attendu au premier abord. S’ils sont dans un poulailler, les poules vont pondre à l’infini, s’ils sont dans un cimetière, ils vont réveiller les morts etc…

Des graphismes épurés en noir et blanc, un humour cartoonesque très dynamique et surtout, une musique exceptionnelle : hâte d’en voir plus.


Réalisé par Fred Remuzat chez Panache Animation.

 

Epic Eric, le plus ordinaire des super-héros

Ce dessin animé est plus orienté vers les pré-ados. Il s’agit de l’histoire de The Core le plus super des super-héros du monde, qui, suite à une altercation avec l’ignoble Catalyst se retrouve rajeuni à l’âge de douze ans. Incapable d’utiliser correctement ses pouvoirs, il se lie d’amitié avec son neveu Dwayne (qui a le même âge que lui maintenant, vous suivez ?) et ensemble, ils font face au plus terrible des défis : s’intégrer au collège.

D’après les producteurs, la série sera moins centrée sur les batailles de super-héros que sur la vie au collège et c’est tant mieux. Mais même si l’humour est efficace, le tout semble un peu convenu.


Réalisé par Patrick O'Callagnan chez Treehouse Republic

 

 

Chez Simone, si vous êtes allergiques aux cours d’éco

On passe à une série française, et je dirais même plus toulousaine, vive le cassoulet. Simone tient une supérette et se voit confrontée à la concurrence. Elle décide donc d’y faire face et met pour cela des principes économiques en pratique.

On entendra parler de monopole, de CPP, d’intéressement et de plein d’autres gros mots que Simone nous expliquera. Une série ludique confectionnée en association avec la Toulouse School of Economy afin d’intéresser les gens aux problématiques économiques qui font, malgré tout, notre quotidien.


Réalisé par Alwa Deluze chez La Ménagerie.

 

 

Meet the Pugs, South Park avec des chiens

Une des plus faibles prestations selon moi malgré une équipe motivée et qui aime ce qu’elle fait. C’est le quotidien de chiens dans un monde parallèle où les humains n’existent pas… Voilà en gros. Ils font la fête, picolent, twerkent (pour ceux qui ne savent pas ce que c’est, tapez « Miley Cyrus » sur Youtube) et il leur arrive des trucs.

On a affaire à un humour plutôt gras, volontairement provoc mais qui peut se révéler efficace. On sent surtout le délire entre potes vu que les protagonistes sont pour la plupart des caricatures des créateurs et de leurs amis.


Réalisé par Markus Müller chez TRIZZ.

 

 

Boom Boom, de l’émotion à la Disney

Boom Boom c’est le nom du héros de cette série qui prend place durant la deuxième guerre mondiale. Ayant été séparé de ses parents lors d’une attaque, il perd la parole et ne dit que « Boom boom », le bruit des bombes… Mais il arrive à comprendre un groupe d’animaux qui vont l’aider à retrouver sa famille.

La série se sert de la guerre comme d’une toile de fond, mais l’accent est mis sur l’aventure et l’amitié qui lie Boom Boom avec ce groupe d’animaux. Pour moi c’est ça le gros avantage de Boom Boom. Les créateurs ont vraiment cherché à créer une atmosphère avec des décors très travaillés et une musique inspirée par les années 1940.

On est loin des cartoons survoltés et la série s’autorise quelques moments de silence pour mieux faire passer l’ambiance et l’émotion.


Réalisé par Maurizio Forestieri et Francesco Artibani chez Graphilm.

 

 

Urbance, la guerre du sexe

Dans un cadre légèrement futuriste et très orienté rap/électro, les hommes sont atteints d’un virus qui les fait tout simplement mourir après toute relation sexuelle. Les hommes et les femmes sont donc séparés dans des ghettos sauf au cœur de la « zone » où le sexe est remplacé par une drogue. Drogue interdite par la police, ce qui bouleverse cet équilibre.

On l’a compris, Urbance est clairement destiné aux adultes et retient notre attention par un style très particulier mêlant 2D et 3D. Une vraie prouesse qui crée un univers apocalyptique captivant.


Réalisé par Joel Dos Reis Viegas chez TBA/Steambot Studios.

 

 

Anthems, revisiter l’histoire avec le rock

Cette série est la plus originale que j’ai pu voir au Cartoon Forum. L’idée est que chaque épisode tourne autour d’un hymne national à travers le monde. On trouve alors nos deux héros, Johnny Note et Billy Croche, des rockeurs qui voyagent dans le temps et l’espace pour s’approprier la paternité des célèbres hymnes.

Au-delà de l’univers graphique fait de collages un peu anarchiques et foutraques, on en apprend vraiment beaucoup sur l’histoire des hymnes. La série est d’ailleurs soutenue par un spécialiste de la question qui nous fait connaitre nombre d’anecdotes passionnantes.


Réalisé par Jean-Jacques Lonni et Thierry Czajko chez Personne n'est parfait/La Boîte,... Productions.

 

 

Ultramort, les Monty Python pour public averti

Le principe d’Ultramort est de traduire un fanzine en dessin animé. C’est-à-dire que chaque épisode de 12 minutes est articulé en sketchs plus ou moins longs réalisés par différents auteurs. Chacun apporte donc sa patte graphique, son univers et surtout, son humour.

Car l’identité de la série est dictée par un humour trash, déjanté et souvent cruel. On retrouve le côté foutraque du Monty Python’s Flying Circus avec parfois un fil rouge qui lie le tout, de manière assez ténue. Mais en y regardant de plus près, le tout peut être plus fin qu’on ne le croit au premier abord, et c’est ce qui fait la richesse de la série.


Réalisé par Rodrigo Fiallega chez Various.

 

 

Et voilà pour un petit tour d’horizon de ce qui est passé au Cartoon Forum. Ce rassemblement a été pour certains l’occasion de signer directement des contrats de diffusions, mais ce n’est pour l’instant pas le cas des dessins animés présentés dans cet article. Si certaines idées vous plaisent, n’hésitez pas à les faire connaître. Le buzz autour de ces œuvres peut les aider à se faire financer par des producteurs et diffuseurs.