5/10DS Magazine

/ Critique - écrit par Aurélie, le 24/12/2005
Notre verdict : 5/10 - Difficilement Satisfaisant (Fiche technique)

Tags : magazine nouvelle france nintendo edition star jeux

« DS, féminin de société », voilà qui semble annoncer la couleur. Mais question magazines pour femmes dans le vent, il y a de la matière. Alors, est-ce que DS a les qualités nécessaires pour devenir LE magazine que vous allez acheter en kiosque tous les mois ? Telle est la question.

Que vous êtes joli ! que vous me semblez beau !

Qui dit magazine, dit couverture accrocheuse ; à moins de ne viser que les lecteurs qui passent trois heures en maison de la presse à choisir le titre qu'ils vont prendre, il faut pousser à l'achat impulsif. De ce coté là, DS est bien loti. Le sourire de Cameron Diaz pour le numéro 97 de novembre 2005, deux couleurs de police élégantes (blanche et bleu ciel), et slogan accrocheur : « les Françaises sont exceptionnelles ». La flatterie pour forcer la main de l'acheteuse, ça méritait d'être essayé.
Le format choisi est celui de poche, vous savez, pour pouvoir le glisser dans son sac à main, il paraît. Le tout est de bonne facture ; on peut juste regretter le fait que le papier, glacé, est trop fin, et que l'on doit souvent s'y reprendre à deux fois pour tourner les pages. A part ce défaut, le magazine tout entier est un hymne à la hype-attitude. Tout est original, jusqu'à la numérotation des pages (« 23./ », ça a le mérite de sortir de l'ordinaire).
Quant au prix, il est raisonnable : 1 euro pour le mois de novembre, 1,80 euros en temps normal ; pas de quoi faire un trou dans le budget. Encore faudrait il que cela les vaille ; c'est une autre paire de manches.

Sans mentir, si votre ramage se rapporte à votre plumage...

Et déjà, les choses se gâtent ; coté sommaire, sans entrer pour le moment dans le contenu, nous pouvons noter un manque flagrant de clarté. Les photos sont artistiquement disposées, au détriment de la lisibilité de l'ensemble. La maquette du reste de DS n'est pas mieux, on en vient même à se demander, dans certains articles, où est le début, où est la fin et à quoi correspondent les illustrations. Parlons en, d'ailleurs, des illustrations : la plupart n'apportent rien, servant à peine à donner un peu de gaieté à l'ensemble. Pour ne rien arranger, quelques problèmes d'impression sont à noter, des bavures sur les photos par exemple.
Parlons de ce qui rattrape l'ensemble : la publicité. Là où certains magazines féminins semblent considérer que plus il y en a, mieux c'est, DS fait dans le minimalisme. 15 pages de publicité sur les 134 pages que compte le magazine. Les quelques réclames sont disséminées au début, puis s'espacent jusqu'à se faire oublier. Autre point fort de ce coté là : elles collent aux thèmes abordés dans les pages du magazine. On trouve ainsi une pub pour une douche en face d'un article sur le design de lavabos et éviers. Le résultat est beaucoup moins désagréable que pour la plupart des autres mensuels féminins.

La vérité est tailleurs.

Venons-en enfin au fond. Le mot d'ordre de DS semble être de réconcilier la femme qui prend soin d'elle, accro au shopping et aux soins beauté, avec celle qui va dans les musées et lit des bouquins. Sur le papier, ça a l'air très bien, c'est même un but honorable. Dommage que DS s'en sorte si mal. N'ayons pas peur des mots : les articles, dans leur grande majorité, sont ennuyeux (pour ne pas être vulgaire). DS alterne les sujets sérieux, type l'évolution d'Aubade au fil des années, avec d'autres plus légers, comme le survêtement à porter cet hiver pour être in pendant son jogging. Mais, à vouloir ménager la chèvre et le chou, on ne fait jamais rien de bon : les thèmes se succèdent pendant 134 pages, sans jamais réussir à faire naître cette petite étincelle de bonheur chez la lectrice.
Quant aux articles vraiment intellectuels, ils n'arrivent même pas à susciter une parcelle d'intérêt. Pour preuve, un article intitulé « Epure et design », où seuls les étudiants en art peuvent comprendre quelque chose. Alors, au mieux, on les survole sans en retenir un seul mot, au pire, on se dit que l'on aurait mieux fait d'acheter quelque chose de moins pédant.

DS décroche de justesse la moyenne, pour s'être révélé moins superficiel que ses semblables, et pour son prix modéré. Malheureusement, sa note ne monte pas plus haut, car il pêche par sa maquette et par son contenu, loin d'être passionnant.