8/10Grey's Anatomy - Saison 3

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 01/05/2007
Notre verdict : 8/10 - Psycho-sociologie télévisuelle (Fiche technique)

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Ils sont dans la force de l'âge professionnel et sentimental, entre 25 et 40 ans pour la plupart. Ils sont médecins, s'aiment et jouent en permanence entre eux. Ils sont beaux, cultivés, diplômés et responsables de la vie de personnes tous les jours...

Carte de l'extrême sensibilité

Après deux premières saisons de Grey's Anatomy assez portées sur le monde de la médecine, il semble que la troisième ait décidé de réduire l'importance de l'aspect « opérations réalistes et sanglantes ». Au profit de quoi ? Du sentimental, du familial, du spirituel et des sanglots d'émotion. Est-ce négatif ? Non, bien au contraire. La série parvient a sonner drôlement juste. Et pourtant, la série joue à fond la carte de l'extrême sensibilité. On y reconnaît un côté très américain, auquel on peut ajouter la compassion, l'espoir, l'amitié et l'amour. Autant de valeurs positives qu'il serait si facile de bousiller en trois secondes et que le programme sublime au contraire.


Rien n'y fait, quoi qu'ils fassent, les scénaristes, en particulier la réalisatrice-scénariste Shonda Rhimes (responsable de l'écriture de plus de 50 épisodes), ne parviennent pas à se planter. Même lorsqu'ils tombent dans le mystique le plus total (voir l'épisode de la noyade). C'est d'abord le capital détonnant de sympathie des nombreux héros qui séduit. Un mélange savoureux de petites anecdotes personnelles incarnées par des acteurs représentatifs de la société nord-américaine. Il y en a pour tous les âges et pour toutes les couleurs, même s'il manque un latino. Comme dans Heroes et Lost, les scénaristes ont compris dès le début que la mixité sociale offrait un plus large succès d'audience. Et dans ce cas présent, il faut bien avouer qu'elle apporte surtout des caractères bien trempés et riches de complexité. Chose encore plus rare dans un programme télévisé, tous les personnages sont presque irréprochables. Bien sûr, on peut reprocher au personnage de Meredith Grey (Ellen Pompeo) sa tête à claques et ses réactions hautaines et à Cristina Yang (Sandra Oh) sa supériorité excessive. Mais pour le reste, comment ne pas être séduit par la diversité des caractères, qui s'opposent et se retrouvent au sein d'histoires diablement écrites.

Devant nos yeux, chaque semaine, ce sont des natures crédibles qui s'animent. Des âmes prises en chasse par les doutes, les envies, les pulsions, les souvenirs, les défauts et les secrets. Des mystères, qui, évidemment, donnent lieu à de belles révélations. Il faut aussi compléter ce joli tableau sociologique avec pas mal d'humour et une sélection musicale de qualité, parmi laquelle on compte des valeurs sûres telles Damien Rice, Snow Patrol, Beck, Travis et des groupes moins connu comme The Whitest Boy Alive, Alamo Race Track, Aqualung, Kate Havnevik, Jim Noir, Au Revoire Simone, The Album Leaf ou encore The Pipettes. Autant de découvertes musicales réjouissantes pour le tout un chacun.
On peut néanmoins logiquement se demander si les intrigues romanesques vont pouvoir encore tenir en haleine le spectateur. En effet, après avoir tenté après toutes les possibilités de couple et après avoir mis ensemble tous les couples « destinés à se retrouver », le soufflé devrait se dégonfler un peu. Cependant, l'avantage d'une série comme Grey's Anatomy est aussi quelle forge ses histoires autours de la multiplicité des problématiques des patients infinis qui entrent au Grace hospital à Seattle. En attendant, on regarde sans retenue cette série délicieuse, bien que parfois certaines images d'opérations nous rappellent que l'on regarde une série hospitalière.