4/10Kevin Hill - Saison 1

/ Critique - écrit par iscarioth, le 30/01/2007
Notre verdict : 4/10 - Sois beau et tais toi ! (Fiche technique)

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Le saviez vous ? Aux Etats-Unis, et plus précisément à New York, tout le monde est jeune, beau et bien sapé. Mais comme tout le monde ne peut pas devenir mannequin professionnel, quelques uns reportent leurs ambitions sur d'autres modestes métiers... Comme avocat, par exemple. C'est le cas de Kevin Hill, bel homme sculpté dans le bois d'ébène, crâne impeccablement rasé et tenues toutes plus classes et sexy les unes que les autres.

Kevin Hill est un brillant avocat : il remporte affaire après affaire et calque ce même modèle de réussite 100% US chez les femmes, enchaînant les conquêtes par dizaines (au moins). Comme toutes les séries « concept », Kevin Hill impose d'emblée un élément perturbateur dans ce paysage très cadré et balisé. Ici, l'élément perturbateur est un bébé. Le cousin de Kevin décède brutalement et ce dernier doit prendre en charge sa petite fille de six mois. On saisit d'emblée le piment de la situation : comment va faire ce coureur de jupons pour assumer comme il se doit cette lourde responsabilité « familiale » ? La situation est surtout prétexte à la réalisation de belles images : un beau gosse tenant amoureusement dans ses bras un petit bout de chou : quoi de plus glamour ? Fanatitude féminine assurée. En dessous de ce vernis de virilité, à vrai dire, pas grand-chose. Un caractère aux contours vaguement tracés et une bonne grosse impression de fadeur et de vide. Un peu comme dans les concours de beauté...

La série ne propose pas de grande trame générale, elle s'inscrit dans une routine articulée en trois axes :

  • Kevin et son bébé : les petits tracas du quotidien et les discussions passionnées entre lui et la « nounou » gay qu'il a embauchée
  • Kevin et les femmes : avec des scènes de dragouille toutes plus énormes les unes que les autres
  • Kévin et le métier d'avocat : les intrigues judiciaires sont microscopiques mais permettent parfois quelques réflexions sur les discrimination ou la politique. Mais largement pas de quoi vous surchauffer les neurones, je vous rassure...

Le plus énervant dans Kevin Hill, c'est que cette série, un peu comme Desperate Housewives mais le coté délibérément décalé et autarcique en moins, nous présente un monde uniformément richissime. L'appartement de Kevin Hill est l'un des plus modernes qui soient : tout est nickel, propre, chaque parcelle de lieu suinte le luxe. La ville de New York est magnifiée telle une formidable citée lumineuse. Tout n'est que jeunesse, beauté, luxe, lendemains qui chantent et paillettes. On est loin du New York crasseux des années 70, celui des films de Scorsese. Et on est certainement encore plus loin de la réalité.

Kevin Hill est aux séries américaines ce que les romans de la collection Harlequin sont à la littérature française. Un modèle peu inspiré et répétitif, conçu pour faire rêver. Il n'y aura pas de saison deux, et c'est tant mieux.