8/10Max la menace

/ Critique - écrit par riffhifi, le 11/08/2007
Notre verdict : 8/10 - Un max d'humour (Fiche technique)

Tags : menace agent chef film smart saison control

Un max d'humour

Avant Frankenstein Junior et le cinéma d'horreur, avant Spaceballs et la science-fiction, Mel Brooks s'était attaqué à l'espionnage avec une série culte des années 60 : Max la Menace. Culte aux Etats-Unis du moins, car force est de constater qu'en France on en connaît au mieux le titre, la série ayant été très partiellement diffusée chez nous, et le doublage étant un moyen très sûr de perdre 70% des gags. Rien que le titre original, Get Smart, signifie à la fois « attrapez Smart » et « Devenez intelligent ». Et le reste est à l'avenant...

Son nom est Smart, Maxwell Smart, agent 86 de l'organisation gouvernementale CONTROL. Sa partenaire 99 est follement amoureuse de lui, alors que son chef (sobrement appelé le Chef) se demande régulièrement comment Max réussit ses missions malgré son incommensurable bêtise et sa propension à accumuler les gaffes... Heureusement pour lui, ses ennemis de l'agence KAOS ne sont pas des lumières non plus.

Max, cousin de l'inspecteur Clouseau et ancêtre d'Austin Powers, est une tornade de nullité et de mauvaise foi, pas mauvais en close combat mais incapable de procéder à une déduction cohérente. Contre toute attente, il parvient néanmoins à forcer la sympathie du spectateur (et visiblement l'amour de 99) en révélant régulièrement son bon fond et sa naïveté, que ce soit en proposant de se sacrifier pour sa partenaire ou en se découvrant une amitié sincère pour Hymie l'androïde.

99, Max et le Chef
99, Max et le Chef
Pour tout amateur de parodie, Max la Menace est un régal. Cinq saisons de gags perpétuels, nageant dans le non-sens le plus total sans jamais laisser faiblir le rythme. A l'époque de la série, l'espionnage est un genre ultra-coté : entre les James Bond et les séries Les Espions, Destination danger, Les mystères de l'ouest et Des agents très spéciaux, difficile d'échapper à la mode !
Tout en explorant la gamme complète des histoires d'espionnage disponibles, la série développe son propre système de références, à l'aide d'un comique de répétition basé sur les expressions de Max : « would you believe... », « missed it by that much », « ... and loving it » sont autant de refrains que Don Adams assène avec une régularité de métronome et un talent comique inégalable, pour un effet irrésistible. Sur les quatre premières saisons, Adams a remporté l'Emmy Award du meilleur acteur de séries de l'année.

Le côté sitcom est sensible essentiellement dans l'aspect visuel, composé en grande partie de lieux confinés et de plans américains. La série est laissée toute entière entre les mains des dialoguistes et des acteurs, et fonctionne parfaitement de cette manière. Les rapports entre les personnages ne varient pas, à l'exception des relations entre Max et 99 : après leur rencontre dans l'épisode pilote (Mr Big, inexplicablement en noir et blanc alors que le reste de la série est en couleurs), ils resteront longtemps dans un état de flirt équivoque (Max étant le plus souvent parfaitement à l'ouest, et préférant draguer la blonde de la semaine au grand dam de 99) avant de finalement se rapprocher sous l'œil attendri des autres agents de CONTROL. Parmi ces autres agents, citons essentiellement 13, qui ne sera vu qu'en camouflage au cours de la série : dans un pot de fleurs, dans une poubelle, dans un tiroir, 13 est apparemment l'homme le moins claustrophobe du monde !..

Lancée en 1965, la série d'origine s'est arrêtée en 1970, mais n'a jamais cessé d'être rediffusée aux USA. En 1980, un téléfilm raté (The nude bomb) mettait à nouveau Max en scène, mais sans aucun autre personnage de la série, pas même 99, un comble ! Le tir sera corrigé en 1989, avec Get Smart again (sorti en vidéo chez nous sous le titre Le retour de Max la menace), qui ramène à l'écran 99, Hymie le robot et même Siegfried, le fourbe agent de KAOS. En revanche, le Chef n'est plus de la partie, Edward Platt s'étant éteint en 1974.
Suite au succès de ce second téléfilm, une nouvelle série est lancée en 1995 (soit trente ans après la première !), à nouveau titrée Get Smart. Cette fois, Smart est devenu chef de CONTROL (aïe) et 99 est sénatrice (mais on ignore toujours son nom...) ; leur fils Zach est devenu agent à son tour, avec le même talent que son père. Cette résurrection ne dura que 7 épisodes, au terme desquels la série fut annulée. Dommage, car Barbara Feldon et Don Adams, ayant respectivement passé les 60 et 70 ans, étaient toujours aussi impeccables dans leur rôle et semblaient presque plus énergiques que leurs partenaires juniors.

Aujourd'hui, on voit poindre à l'horizon une version cinématographique mettant en scène Steve Carell et Anne Hathaway. Un casting plutôt crédible, qui ne demande qu'à faire ses preuves... Espérons que d'ici là, Max la Menace aura droit à une sortie DVD française dans son intégralité. Pour l'instant, la série n'est disponible qu'en import sans sous-titres, pour les anglophones.