7/10NCIS enquêtes spéciales - Saison 1

/ Critique - écrit par Nicolas, le 14/06/2010
Notre verdict : 7/10 - In the Navy (Fiche technique)

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Champion des audiences, NCIS n'en est pas moins une série de qualité qui continue son petit bonhomme de chemin : déjà huit saisons ! Krinein revient sur la première...

NCIS ressemble à n'importe quelle série policière, à ceci près qu'elle se contente de traiter les affaires criminelles impliquant des membres de la marine des Etats-Unis - d'où son nom : Naval Criminal Investigative Service. Les plus mauvaises langues auront certainement dit que son périmètre d'activité très restreint ne lui permettrait pas de se renouveler et l'enfermerait dans des schémas de plus en plus répétitifs. C'est effectivement ce que l'on peut penser au départ, mais les chiffres de la série, constatés aujourd'hui, sont là pour contredire ce préjugé : sept saisons, et des parts de marché avoisinant les 6.5 millions de spectateurs à chaque épisode (en France). Un véritable petit phénomène, certes pas aussi médiatisé qu'un Heroes ou un Prison Break en leur âge d'or, mais qui fait actuellement les beaux jours des couvertures des magazines télé et des soirées séries de M6.

Comme je l'ai évoqué en introduction, NCIS est une série policière très commune, sur le papier : homicide ou disparition, suivi d'un enquête remplie de faux témoignages et de faux-semblants, et conclusion sur un twist final. Rien de bien nouveau donc, mais pourtant la série parvient à se dégager un petit pécule d'intérêt pour deux raisons bien identifiables.


En premier lieu, NCIS s'efforce de rentabiliser au maximum son environnement. A bord d'un destroyer (E04 - Les Immortels) ou d'un sous-marin (E07 - L'imposteur), au contact d'un corps de parachutistes (E02 - Le dernier saut) ou de recruteurs de la Navy (E13 - Tireur d'élite), les épisodes prouvent pratiquement à chaque fois que l'aspect limité de son sujet n'est pas une entrave et peut devenir le point de départ de quantité d'intrigues différentes - même si celles-ci semblent parfois être réchauffées à partir de scénarii classiques d'enquêtes policières. Il est certes parfois difficile de pleinement saisir le fil conducteur, le patrimoine militaire étant riche et pluriel, mais les changements de décors sont tellement fréquents qu'il est quasiment impossible de décrocher d'un épisode. D'autant plus que NCIS cherche constamment à déstabiliser le spectateur en l'amenant sur un terrain qu'il n'avait pas entrevu, en recherchant le twist final le plus original possible, parfois au détriment de la cohérence. A l'inverse d'un Mentalist, il est plus rare d'identifier le criminel avant la moitié des épisodes, ceux-ci s'efforçant constamment de brouiller les pistes et de présenter des cas vraiment tordus. Le plus difficile à avaler reste cependant le mépris qu'affiche le NCIS face aux conventions ou à certaines lois, n'hésitant pas à jouer sur le bluff ou le non-respect des  procédures pour obtenir ce qu'ils veulent - c'est-à-dire la vérité. Qu'à cela tienne, les enquêtes en sont plus intéressantes et plus rythmées, et c'est ce que l'on recherche en regardant NCIS.


Et en second lieu, l'équipe suivie par la série n'a rien de conventionnel. Le fer de lance en est évidemment l'agent spécial Jethro Gibbs, soupe au lait confirmé cumulant à la fois instinct, minutie, et caractère de cochon. La plupart de ses répliques ont été écrites pour invectiver son équipe, la pousser à bout, lui râler dessus ; et Mark Harmon en est un formidable interprète, son visage à la fois avenant et complètement fermé le dote d'un certain charisme qui n'est pas sans nous rappeler certains professeurs détestables que l'on a pu avoir au collège. Sous ses ordres, un panel hétéroclite de compétences : Tony DiNozzo est l'homme de terrain, machiste au possible, décontracté, moqueur, et parfois tire-au-flanc ; Caitlin Todd est la profiler, souvent opposée à Tony, fraîchement débarquée au NCIS (et donc un peu aux fraises) ; Donald Mallard est le spécialiste médico-légal, discutant avec les cadavres et possédant toujours une bonne petite histoire médicale à raconter ; et Abigail Sciuto, la scientifique de l'équipe, spontanée, gothique, et adepte de paranormal. Quelques épisodes (notamment E07 - L'imposteur) feront intervenir l'agent Timothy McGee, le « bleu » qui deviendra au fil de la saison le souffre-douleur de Tony et Cate, avant de faire partie du casting principal lors de la saison 2. Les relations tissées entre les personnages et leur constant rapport de force est pour beaucoup dans l'aspect sympathique de la série, elles lui donnent un peu d'épaisseur et de matière à travailler. Car au contraire d'autres séries du même genre, aucun personnage n'est au dessus de l'autre, chacun remplit une fonction et fait partie d'un ensemble qui ne mènera à rien si celui-ci est divisé. Et si Gibbs est incontestablement le personnage principal, qu'il paraît être le plus compétent, les membres de son équipe viennent lui apporter ce qu'il ne possède pas, ce dont il a besoin - et c'est certainement pourquoi chaque personnage parvient à exister pleinement dans chaque épisode.

En termes de série policière, difficile de trouver mieux : chaque épisode de NCIS a suffisamment de matière pour intéresser le temps de 40 minutes, grâce à son contexte particulier et une équipe d'enquêteurs éminemment sympathiques. On fermera les yeux sur certaines intrigues carrément tirées par les cheveux, et son season final très décevant.