Newport Beach - Saison 2
Séries & TV / Critique - écrit par Vincent.L, le 22/07/2005 (Tags : episode seth newport beach saison ryan summer
Après deux documentaires: The O.C.: Obsess Completely, qui montrait la folie des adolescents autour de la série et Welcome to The O.C.: A Day in the Life, qui décortiquait les dessous de la série, la Fox diffusait le premier épisode de la série en novembre 2004.
Alors qu'on avait quitté les quatre héros adolescents, Ryan (Benjamin McKenzie), Marissa (Mischa Barton), Seth (Adam Brody) et Summer (Rachel Bilson) tous séparés les uns des autres, on les retrouve rapidement évoluant dans le même environnement. Sur un rythme lent et sans trop savoir quoi en faire, les scénaristes de la série introduisent de nouveaux personnages dans les premiers épisodes: Lindsay Gardner (Shannon Lucio, qui pourrait être la soeur de Lindsay Lohan), Zach Stevens (Michael Cassidy), Alex Kelly (Olivia Wilde) et D.J. (Nicholas Gonzalez). Dans le même temps, ils se séparent de Jimmy Cooper (Tate Donovan), Haley Nichol (Amanda Righetti) et Luke Ward (Chris Carmack).
Dès le début, les nouveaux épisodes ne comprennent pratiquement plus aucun ressort dramatique et se plaisent à évoquer constamment les souvenirs de l'année passée. Seth, qui était le personnage le plus drôle de la saison précédente devient absolument insupportable de narcissisme et de médiocrité avec son obsession pour Summer. Marissa atteint facilement le statut des individus de série les plus énervants avec son absence totale de personnalité et de réflexion, ses actes insensés, son art stupide et extrêmement irritant de se vexer pour un rien. Summer, pétillante et stéréotypée à souhait dans la saison passée, prend une place bien trop conséquente en girouette sentimentale sans fond intellectuel d'aucune sorte. Du côté parental, les histoires de Sandy Cohen (Peter Gallagher), Kirsten Cohen (Kelly Rowan), Caleb Nichol (Alan Dale) et Julie Cooper-Nichol (Melinda Clarke) prennent du plomb dans l'aile.
On pense rapidement que Josh Schwartz - créateur et scénariste - et ses collègues sont en cruel manque d'inspiration. Pourtant, au cinquième épisode, un retournement inattendu surprend. On retrouve alors ce qui avait séduit dans la saison 1. Malheureusement, et l'on va vite s'apercevoir que ce sera le défaut récurrent de cette saison, à chaque fois qu'une montée dramatique apparaît, elle est immédiatement effacée par un Happy End quasiment à chaque fin d'épisode. On pense ainsi aux problèmes temporaires de Caleb (paternité, profession, tensions avec Ryan...), aux tentations d'adultère de Sandy et Kirsten avec Rebecca Bloom (Kim Delaney) et Carter Buckley (Bill Campbell), à la relation non-acceptée et improbable entre D.J. (palme d'or du personnage le plus inintéressant et creux) et Marissa, à la relation lesbienne d'un des personnages principaux qui perd toutes ses intentions tant elle n'a pas de sens, au triangle amoureux Seth-Summer-Zach qui ne cesse de tourner en rond, au passé érotique de Julie, aux montées violentes de Ryan vite tempérées... La niaiserie apparaît aussi dans cette saison 2, accompagnée d'un ennui royal et d'une sensation globale qu'il ne se passe plus rien d'intéressant. Les doutes des personnages sont difficilement crédibles (ceux de Marissa et de Lindsay en tête), les relations amoureuses sont décevantes et sans surprise...
Arrivé à l'épisode 17 (The Brothers Grim), le frère de Ryan, Trey Atwood (Logan Marshall-Green, qui remplace Bradley Stryker qui jouait le rôle dans la saison 1), sort de prison. En quelques épisodes, il va marquer un tournant capital dans la saison. Les aspects dramatiques vont peu à peu regagner de l'importance. Bien sur, compte tenu du reste des épisodes, on doutera fortement de l'issue sombre de ces montées. Et pourtant, la mort d'un des personnages principaux, une tentative de viol, un accident de voiture très violent et une longue virée d'un des personnages dans l'alcoolisme vont redonner de l'intérêt à The O.C, qui redevient alors la série pleine de rebondissements qu'on aime. Le dernier épisode, tout particulièrement apocalyptique, est sans aucun doute l'un des meilleurs de la série.
Josh Schwartz déclarait, avant la diffusion de cette saison, qu'elle s'attarderait plus sur les personnages pour qu'on apprenne mieux à les connaître. Force est de constater qu'en voulant le faire, il a dû se rendre compte qu'il était incapable de leur donner des personnalités aussi fortes que leurs actes. Symptomatiques, les lives des Killers, Death Cab For Cutie... et l'apparition de Georges Lucas dans son propre rôle (diffusé quelques jours avant l'Episode 3...) montrent à quel point Josh et ses producteurs ont privilégié la promotion au contenu. Par exemple, les compilations indépendantes tirées de la série sont devenues un produit dérivé très lucratif.
Même si la globalité de la saison 2 est ennuyeuse, Trey et Kirsten lui redonnent un grand intérêt sur sa fin. On peut donc présager le meilleur pour une troisième saison d'ores et déjà fixée pour novembre 2005. Parallèlement, le « Spin Of » de la série, qui suivra Kaitlin, la petite soeur de Marissa, débutera en septembre 2005.