10/10Panique au village

/ Critique - écrit par nazonfly, le 21/05/2009
Notre verdict : 10/10 - Nickel ! (Fiche technique)

Tags : film village panique animation aubier vincent patar

Si vous n'avez jamais vu une vache écouter de la musique au casque ou un indien qui mixe dans une boîte de nuit, il est temps de regarder Panique au village.

A bien y réfléchir, Vincent Patar et Stéphane Aubier sont définitivement de grands enfants : cette expression galvaudée signifie en effet que l'adulte doit perdre le Un cheval, un indien, un coboy
Un cheval, un indien, un coboy
goût du jeu avec l'âge pour s'intéresser à des sujets autrement passionnants, comme l'évolution de la Bourse ou la Politique. Heureusement pour nous, Patar et Aubier n'ont jamais cessé de s'amuser. Peut-être avez-vous déjà joué avec ces figurines en plastique moulé représentant des indiens, des cowboys ou des animaux de la ferme ? Peut-être avez-vous même inventé 1001 histoires avec ces personnages ? C'est en tout cas ce qu'a fait le duo de Belges en montant une série animée, image par image, complètement délirante et hilarante.

Au départ de Panique au village se trouve le Pic Pic et André show, soit 4 épisodes présentant Pic Pic un cochon magik et André un cheval, tournés entre 1988 et 1999. Le succès de ces courts métrages d'animation permettra à Patar et Aubier de développer leurs idées dans une série de vingt épisodes, originellement diffusés sur Canal+ France et Belgique, puis sortis en DVD en 2005. L'histoire ne s'arrête d'ailleurs pas là puisque le long métrage de Panique au village sera au Festival de Cannes en catégorie Hors Compétition. Il devrait sortir sur nos écrans en octobre 2009. Avant que la France entière découvre le film, revenons sur la série.

Panique au village repose principalement les habitants de deux maisons situées sur Un village
Un village
des collines de ce fameux village. Dans le premier épisode, on fait la connaissance de Cheval, Coboy et Indien qui sont, respectivement, un cheval, un cowboy et un indien. Coboy et Indien sont toujours prêts à faire les 400 coups et à se fourrer dans les pires situations possibles, tandis que Cheval représente la figure autoritaire et paternelle. Sur la colline d'à côté se trouve une ferme : celle de Steven, Janine et leur fille Bénédicte. Ainsi qu'une flopée de vaches, poules, ânes ou cochons répondant aux doux noms de Vache, Poule, Âne ou Cochon. Et ceci sans oublier Robin (qui doit venir des bois), un Ours, un Gendarme, un Facteur, des Poulpes... liste non exhaustive. L'imagination débordante de Patar et Aubier plonge ce petit monde dans une atmosphère de douce folie propre à la Belgique : un haricot de l'espace transforme Coboy en Hulk, Cheval déterre un car de joueurs de foot de Mexico 68, Âne est kidnappé pour être échangé contre un tracteur.

Une douce folie propre à la Belgique ? Patar et Aubier sont effectivement belges, et Déjeuner en paix
Déjeuner en paix
on retrouve le genre d'humour franco-belge qui a donné de belles réussites, Dikkenek, Noël Godin et
Groland en tête. Une partie de l'humour repose d'ailleurs sur l'ensemble des accents de la Belgique rurale véhiculés par les différents personnages : Steven est doublé par Benoît Poelvoorde qu'on ne présente plus (C'est arrivé près de chez vous, Podium), Bouli Lanners (Louise-Michel, Eldorado) fait les voix de Vache, du Facteur et de Simon, Frédéric Jannin (dessinateur au Journal de Spirou) fait Gendarme. Les bonus du DVD nous permettent d'ailleurs d'écouter ces voix grâce à une sonothèque plutôt riche : quel bonheur d'entendre Cheval déclarer « Quelle connasse cette Vache ». L'humour En avant le tracteur
En avant le tracteur
prend aussi sa source dans un monde complètement fou qui a demandé de nombreuses heures de travail, des jours, des mois. De la voiture de Cheval au Camping, de la maison de Cheval à celle de Steven et Janine, tous les lieux dégagent une poésie bon enfant qu'on pourrait facilement rapprocher de l'univers des Monty Python. Enfin le dernier point essentiel, et qui devient franchement impressionnant dans le Making of (tourné par Fabrice Du Weltz, réalisateur de Vinyan et de l'excellent Calvaire), est l'importance des sons dans Panique au village. Un effet sonore ne permet, à première vue (ou première oreille) que d'illustrer une scène, mais l'ensemble des effets donne au film son cachet.

En attendant donc la sortie du film, vous pouvez courir découvrir ces moments de pur bonheur que sont les vingts épisodes de Panique au village. Et si vous n'avez jamais vu une vache écouter de la musique au casque ou un indien qui mixe dans une boîte de nuit, il est temps de regarder Panique au village.