Reaper - Saison 1 - Preview

/ Preview - écrit par Kei, le 04/11/2007

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Très loin d'être la série qu'annoncait le pilote, Reaper est dans la moyenne : celle que l'on préfère éviter pour apprécier des choses comme Californication ou Dexter.

Il y a des séries qui ont un pitch fantastique. Une idée géniale, qui ouvre des portes dans toute les directions. Deux secondes de génie dans la tête d'un scénariste qui annoncent une histoire pas comme les autres. Et parmi ces séries, on trouve deux catégories : celles qui saisissent leur chance et transforment l'essai et celles qui échouent lamentablement. 

Reaper fait hélas partie de la seconde catégorie. Et pourtant, le pilote donne envie. Sam a 20 ans et toutes ses dents. Sam est plutôt mignon, pas trop con, mais Sam est un gros fainéant. Après avoir quitté la fac "parce que ça l'endormait" sans que ses parents n'y trouvent rien à redire, il s'est retrouvé à travailler pour le Work Bench (le Castorama du coin), sans que ses parents n'y trouvent rien à redire, et prévoit d'y passer un bon moment de sa vie, sans que ses parents (chez qui il vit toujours) n'y trouvent rien à redire. Des parents vraiment sympas, très décontractés, mais dont la tolérance n'a d'égale que la culpabilité qui les ronge. Car ils ont vendus l'âme de Sam au diable, et celui-ci viendra réclamer son dû le jour des 21 ans du garçon. Fort heureusement pour le mollasson, le diable ne vient pas réclamer une chose classique du genre "une éternité de douleur, à partir de maintenant". Au contraire. Il lui offre un job. Pas grand chose, juste récupérer les âmes qui se sont échappées de l'enfer. Une des malheureuses conséquences de la surpopulation qui y règne. Et comme le diable est un chic type, il donne même à son nouvel employé un vaisseau qui lui servira à récupérer les âmes en question. Il ne reste plus qu'à trouver la première cible, et le travail peut commencer.

Ce qui est énervant avec Reaper, ce ne sont pas les acteurs. On pourrait y trouver à redire pourtant tant le trio de tête est fadasse. Le héros (Bret Harrison - The Loop, Grounded for Life - vous ne connaissez pas ? Moi non plus !) est interchangeable avec n'importe quel premier rôle de teen movie, son pote de toujours (Tyler Labine - Boston Legal, Invasion) est interchangeable avec n'importe quel second rôle de teen movie, et la fille dont il est secrètement amoureux (Missy Peregrym - Smallville, Heroes) interchangeable avec n'importe quel fille super-hot-que-le-héros-ne-pourra-jamais-se-taper-sauf-dans-les-10-dernières-minutes-du-film de teen movie. Sans relief certes, mais la recette a fait ses preuves auprès du public visé (les teenagers donc). Ce qui est énervant, ce n'est pas non plus ces super-pouvoirs qu'ont les âmes fugitives (où les ont-elles gagnés ?). Ce qui est énervant, c'est que si le pilote est sympa, tous les autres épisodes (4 au moment où j'écris) ne sont que des sous-pilotes sans aucune originalité.

Ce premier épisode surprend par son thème et par son humour. On découvre que l'enfer sur terre existe vraiment là où on s'y attend, que le diable est vraiment un mec tordu et que le héros à beau être pas très malin, il nous arrache des sourires. On prend aussi un extraordinaire plaisir à découvrir comment marche le vaisseau donné par le diable : un simple aspirateur. Certes le reste est plus convenu, la poursuite de l'âme n'a rien de bien excitant, et le deus ex machina fait plus penser à un épisode de Dragon Ball (il lutte avec l'énergie du désespoir, c'est ce qui le rend si fort !) qu'à une super production de 2007, mais les effets spéciaux pimentent la sauce et la rendent très digeste.

Voyant que ladite sauce prenait bien, les scénaristes ont sans doute dû se dire qu'il s'agissait d'une formule miracle et ont commencé à ne plus faire grand chose. Car les autres épisodes suivent exactement le même schéma : nouveau vaisseau, nouvelle cible, le héros ne veut pas continuer ce petit jeu, le diable vient lui secouer les puces, il décide de s'y mettre parce que quand même les âmes ce sont des grands méchants, ne trouve pas comment faire marcher le vaisseau, attaque quand même l'âme à grand renfort d'outils volés dans le magasins et arrive enfin à faire marcher le vaisseau. On termine par une petite touche de romance entre notre beau gosse et la belle qu'il convoite et voilà, l'affaire est dans le sac. Ennuyant certes, mais il y a pire. L'aspirateur super fort qui aspire les camions, c'est sympa, mais on s'y attend. En revanche, les vaisseaux suivants sont plus tordus. Une voiture télécommandée, un grille-pain, une colombe... Il était facile d'imaginer le pouvoir du premier, par contre on a du mal à trouver à quoi va pouvoir servir le grille-pain. C'est là qu'aurait pu être le coup de génie : tenir le spectateur en haleine avec un usage détourné de chaque objet. Voilà ce qui aurait pu faire en sorte de faire toujours revenir l'amateur de séries vers celle-ci.

Au lieu de cela, on a droit à un grille-pain qui tire des rayons laser...

Fantastique non ?