4.5/10Rollerskate : le magazine du mouvement roller

/ Critique - écrit par Kassad, le 15/09/2003
Notre verdict : 4.5/10 - A la recherche de la voie (Fiche technique)

Tags : roller skate patins derby skating sport roulettes

Vient de sortir chez votre marchand de journaux le plus proche un nouveau magazine (le numéro 3 vient de sortir) "Rollerskate" pompeusement sous-titré : le magazine du mouvement roller. Pour 4,95 euros, tous les deux mois, un magazine qui se veut dédié au roller, à toutes les formes du roller : street, rando, vitesse, slalom, descente, free-skate, mais aussi à un mode de vie. Le fameux "mouvement roller" sus-cité. A savoir des rubriques livres, CD voire mode (le fameux streetwear français...). Sur les 100 pages du magazine s'étalent en majorité des photos, on trouvera peu de publicité (agréable pour le lecteur, peut-être moins pour le rédacteur).

Tout d'abord, je dois signaler que je suis fortement impliqué dans le monde du roller. Je pratique la vitesse en compétition et la descente en amateur éclairé. Si je donne ces précisions, c'est pour les raisons suivantes : peut-être que cela me rend plus intransigeant que je ne devrais l'être car je ne jette pas le regard de monsieur tout-le-monde et suis enclin à relever les plus petites erreurs, mais d'un autre côté, c'est un domaine ou je peux affirmer maîtriser un minimum le sujet.

Le parti pris de cette revue est d'être un « généraliste », ce qui est en soit louable dans un monde où les querelles de clochers sont aussi ridicules que virulentes. Cependant, à se vouloir fédérateur le magazine devient trop généraliste voire carrément mauvais. Par exemple, le premier numéro présentait les différentes disciplines : technique, histoire et scène actuelle. Concernant la descente, le magazine ne parlait que des Parisiens et passait complètement sous silence l'école lyonnaise. Or, il faut savoir qu'à Lyon se trouvent la vice-championne du monde 2002, les 3eme et 6eme de cette même coupe du monde (et le deuxième des trois monop-free skate 2002). Devant les réclamations, Rollerskate tente de rectifier le tir, en nous proposant un dossier spécial Lyon dans le numéro 3. Malheureusement, ce bon sentiment ne fait que ressortir l'amateurisme de la rédaction. Je me contenterai d'analyser les deux premières lignes de l'article (sinon j'y passe la nuit). Donc sur B. Gamba, on apprend qu'il a 25 ans (euh non il a 22 ans : c'est pas grave, mais dans la première phrase d'un article, ça discrédite toujours un peu) et qu'il est « un des meilleurs descendeurs de France et d'Europe ». C'est correct, mais un vrai journaliste aurait apporté une information du type « il est actuellement leader de la coupe du monde de descente» (ce qui est le cas) et fourni un palmarès (et c'est pas compliqué, on peut tout trouver sur internet avec un peu de bonne volonté). De plus, je sais de la bouche même de l'intéressé qu'il leur a tout communiqué noir sur blanc... Le reste de cet article est à l'avenant : intitulé « Lyon pépinière de talents » ils n'ont pas du trouver que parler du deuxième français aux championnats du monde de descente (il a tout juste 18 ans et est lyonnais) avait un intérêt quelconque... .

Mais je ne serai pas que négatif. Notamment par ce que le magazine propose toujours des interviews de « pointures » comme des frères Yasutoko en pipe, Gicquel en vitesse ou encore Vu Van Ka en slalom. des sections matos présentées comme les rubriques consommation de "Elle" ou "Cosmopolitan". Un roller démonté et une petite phrase débile pour présenter chacun des éléments (genre une platine aux lignes épurées assurant rapidité et fluidité : 123 euros chez hawai surf....). Très amusant. Il y a aussi certains conseils techniques (freinage, position du patinage de vitesse, ... ) plutôt biens dispensés. Cependant, je pense que certaines parties sont incompréhensibles pour des néophytes, et d'autres franchement lourdes pour ceux ayant un mininum pratiqué.

En conclusion, un magazine qui se cherche un peu (jusque là ça va, on n'en est qu'au numéro 3), le concept un peu blabla de mouvement roller (même si l'aspect fédérateur est plutôt sympahtique) et un vrai amateurisme dans les rédactions d'articles qui gâche le plaisir de la lecture.