8/10Sex and the City

/ Critique - écrit par Aurélie, le 14/01/2006
Notre verdict : 8/10 - Sarah Jessica Parker ne perd jamais (Fiche technique)

Tags : sex city carrie saison parker sarah jessica

Sarah Jessica Parker ne perd jamais

Tout le monde sait que les idées reçues ont la vie dure. Sex and the City ne fait pas exception, et il n'y a qu'à voir cet échange entre Veterini, un fidèle de Krinein, et moi, pour s'en persuader.

Dawa : Tu regardes Sex and the City ?
Veterini : C'est un truc pour les gonzesses ça !

Aujourd'hui, Krinein s'occupe donc de démêler le vrai du faux en ce qui concerne les préjugés sur Sex and the City, série désormais mondialement connue. Et, au passage, on vous dit si c'est bien ou non.

Idée reçue numéro 1 : Sex and the City, c'est rien que pour les filles. (Comme le rose, les Barbies et les french manucures.)

Bien sûr, nous voilà ici confrontés à un préjugé sexiste comme on en voit bien trop souvent. La féministe qui sommeille en moi est tentée de vous répondre « Faux !!! », mais il faut reconnaître que Sex and the City plaira avant tout à un public féminin.
Sex and the City, c'est avant tout quatre copines assez stéréotypées : Carrie (Sarah Jessica Parker), l'héroïne, la vraie, une folle de mode qui s'inspire de sa vie et de celle de ses amies pour écrire des articles de journaux ; Miranda (Cynthia Nixon), la rousse, brillante avocate ; Samantha (Kim Cattrall), la blonde, délurée au possible ; et enfin, Charlotte (Kristin Davis), la brune, bourgeoise coincée folle de chaussures qui ne rêve qu'au prince charmant. Toutes les quatre incarnent à merveille la jeune femme d'environ trente ans qui cherche à concilier le travail et, le cas échéant, les relations amoureuses.
Forcément, avec quatre héroïnes et pas un seul homme au rang des personnages principaux (nous verrons les personnages masculins un peu plus tard), il semble évident que les filles vont avoir plus de facilités à s'identifier, et donc, vont rentrer plus facilement dans l'histoire. Mais il n'y a pas de réelles contre-indications pour les garçons qui voudraient regarder la série.

Idée reçue numéro 2 : c'est un peu creux / débile / niais (rayer la mention inutile)

Là encore, j'ai bien envie de répondre « Non ! ». Mais effectivement, Sex and the City n'a pas la même teneur intellectuelle que Questions pour un champion. La série est bien plus drôle et divertissante, et plus légère aussi.
Les sujets préférés des quatre copines se retrouvent résumés par le titre : le sexe et la vie citadine. Carrie et ses amies aiment faire la fête dans les bars branchés de New York, pour s'amuser bien sûr, mais aussi et surtout afin de rencontrer de jeunes mâles célibataires et si possible parfaits, ou, tout du moins, mieux que le dernier.
Ce sont là les considérations typiques de n'importe quelle fille d'aujourd'hui, telles que l'on peut les voir à travers un magazine féminin ou une discussion entre copines. Sex and the City, c'est la vraie vie, mais en plus drôle. Les répliques acerbes fusent, les phrases chocs se ramassent à la pelle ; on rigole à la fois du franc parler des demoiselles et des situations cocasses qu'elles vivent.

Idée reçue numéro 3 : C'est trop cru, limite vulgaire.

Oui et non. Effectivement, les filles parlent surtout de sexe, mais pas franchement plus que dans la vie de tous les jours. Et elles en parlent sans prendre de gants, ce qui confère à leurs propos un coté un peu choquant. Mais Sex and the City est loin d'être un film érotique : il s'agit surtout de mots, les images suggèrent plus qu'elles ne montrent.
De toute manière, on ne peut pas en vouloir à Sex and the City d'aborder ce genre de sujet : nous pourrions parler d'une libération sexuelle qui se fait progressivement depuis une petite poignée de décénies, et dans laquelle la série ne fait que s'inscrire.
J'irais même plus loin : Sex and the City aborde la sexualité, oui, mais pas de manière plus crue que n'importe quelle série destinée à un public masculin. Et c'est bien là que le bât blesse ! Parce qu'on n'accepte pas encore le même genre de mots dans la bouche d'une femme.
Sex and the City fait montre de la sexualité féminine, disant ainsi à la face du monde entier : « Non, le sexe n'est pas qu'une affaire d'homme »

Idée reçue numéro 4 : C'est répétitif, c'est toujours la même chose.

Et bien non, et c'est là sans nul doute la plus grande force de la série. Sex and the City parvient, en l'espace de six saisons, à ne jamais lasser, grâce à un perpétuel renouveau dans les thèmes abordés.
Tout d'abord, les quatre femmes vieillissent, ce qui permet d'introduire de nouveaux thèmes en rapport avec l'âge, comme l'apparition de poils blancs par exemple (je vous laisse comprendre ce que vous voulez). De plus, l'évolution tend à rendre les personnages de plus en plus crédibles, en les faisant côtoyer la maladie ou la mort. Plus les saisons passent et plus la série acquiert un ton dramatique qui lui sied à ravir. Autant dans les premières saisons, le scénario n'est que prétexte à toutes sortes de discussions sur les hommes, le sexe, les sorties, etc, autant l'histoire prend une réelle dimension dans les dernières saisons, ce qui permet au spectateur de se prendre réellement au jeu, et de s'attacher avec délice aux quatre copines.
Une autre source de renouvellement provient de la gent masculine. Rappelez vous, nous avons vu que pas un homme ne faisait partie des personnages principaux. Ce qu'il faut comprendre, c'est qu'aucune des jeunes femmes n'a de réel fiancé ; les petits amis vont et viennent. Il y en a bien un qui traverse la série du début à la fin, mais le fait qu'aucune ne trouve chaussure à son pied permet de rencontrer de magnifiques spécimens bizarres.


Vous l'aurez compris, aucun des préjugés qui courent sur Sex and the City n'est réellement fondé. Alors, si vous n'avez jamais regardé cette série, c'est le moment de faire fi des détracteurs qui en disent n'importe quoi. Voilà une série qui mérite bien tout le succès qu'elle a rencontré.
Sex and the City, c'est frais, c'est fin, ça se mange sans faim.