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Stupre - Interview de Olivia Michel et Maixent Puglisi

/ Interview - écrit par riffhifi, le 12/03/2008

Tags : edition monde livre textes erotiques editions erotisme

Interview des créateurs de Stupre, revue biannuelle dont le premier numéro sortira dans certaines librairies en avril...

A quelques semaines du lancement de la revue Stupre, nous avons rencontré ses créateurs, Olivia Michel et Maixent Puglisi, qui ont accepté de répondre aux questions de Krinein sur ce projet atypique : ...

Krinein : Olivia, Maixent, pouvez-vous nous retracer l'historique du projet ?
Maixent : Olivia avait commencé une revue il y a un an maintenant pour présenter les jeunes auteurs de la scène littéraire... Elle s'est retirée, et on s'est dit qu'on allait lancer notre propre projet : j'étais assez intéressé par le côté érotique, Olivia par le côté littéraire, on a essayé de mixer les deux et de faire un travail d'équipe sur une revue littéraire érotique. Par la suite, on s'est dit qu'il serait intéressant d'y intégrer des images, pour la rendre plus vivante et se rapprocher du monde de la Photo de Ernesto Timor
Photo de Ernesto Timor
bd. On a donc opté pour une formule moitié texte, moitié image.

Comment avez-vous réuni les divers intervenants ?
Olivia : On est passés par Internet, on a fait un appel à textes via notre page MySpace, qui a bien marché : on a reçu des textes, on a fait notre sélection. En plus de ces textes, on a fait appel à des gens qu'on connaissait : Jul, Wendy Delorme... On a également fait appel à des bloggeurs qui avaient un nom un peu connu sur le monde du web, comme Justine Miso. On a eu aussi des contacts bd par notre éditeur, Warum, et on a démarché un photographe pour le porftolio, Jean-Marc Millière.
M : C'était un mix de gens qu'on connaissait et qu'on ne connaissait pas ; on a fait un tri dans tout ça, et on a eu un résultat cohérent.

Quelle est la démarche qui anime Stupre ?
O : On a constaté que les revues littéraires érotiques n'existaient plus depuis bien longtemps, que ces parutions qui se passaient à une époque sous le manteau n'étaient plus du tout d'actualité. On a eu envie de les remettre au goût du jour : on s'est rendu compte que beaucoup de gens écrivaient des textes sensuels, érotiques, sans être dans un cadre consacré. Du coup, dans la revue, il doit y avoir cinq, six personnes qui sont issues du monde de l'érotisme, c'est tout. Le but, c'était de faire travailler sur des choses érotiques des gens qui n'étaient pas du tout de ce milieu-là.
Dessin de Aude Picault
Dessin de Aude Picault
M : Ce n'est pas vraiment un manifeste contre la pornographie, mais on essaie de faire passer la sensualité, l'érotisme... Les textes sont assez crus, mais gardent un côté intellectuel.

Vous serez au Salon de l'Érotisme du Bourget ce mois-ci ?
M : Malheureusement non, pour des raisons de délais, mais nous serons à celui de Strasbourg, du 24 au 27 avril.
O : On y sera avec notre photographe principal Jean-Marc Millière, qui est invité d'honneur là-bas.

Financièrement, la revue a-t-elle été difficile à monter ?
M : Le financement est personnel, il n'y a pas de publicité. On s'est dit qu'on faisait un numéro un pour lancer le projet, et qu'on proposerait des espaces de pub sur les suivants. On voulait être libre sur le premier numéro.

C'est une revue biannuelle, qui paraîtra en avril, à combien d'exemplaires ?
M : 800 exemplaires : on passe par un diffuseur qui les répartira au Canada, en Suisse, en Belgique, et bien sûr en France. Stupre sera distribué uniquement en librairie, pas en kiosques. Librairies traditionnelles, librairies de bandes dessinées, librairies érotiques...
O : A la Librairie d'Odessa à Montparnasse !
M : Oui, normal (rires - Maixent y travaille). Et aussi les librairies qu'on va démarcher nous-mêmes : on essaie d'avoir des lieux un peu différents.
O : Normalement on va être en vente chez Yoba, c'est une boutique de sex-toys un Dessin de Orange TP
Dessin de Orange TP
peu luxe dans le 1er à Paris.
M : Demonia aussi, un magasin fétichiste. On va essayer en tous cas.

Vous avez un thème par numéro : dans le premier, c'est « Palace », qu'est-ce que ça recouvre exactement ?
M : On s'est dit que ça pouvait faire jouer l'imaginaire de beaucoup de gens, c'est quand même un thème assez vaste et mystérieux. Pour la population lambda, c'est un monde assez empreint d'exotisme. On est partis là-dessus pour que les gens puissent libérer leur imagination.
O : C'est un thème qui permettait aussi d'intéresser le plus d'auteurs possible pour ce premier numéro. Pour le deuxième, on a un thème moins banal : « Sur la table », donc tout ce qui est autour de l'érotisme culinaire.

Culinaire ?!
M : Pas forcément, la table est un objet qui peut se suffire à lui-même...

« Palace », « Salace », c'est un jeu sur les sonorités ?
M : Ah non tiens, ce n'est pas voulu ! On voulait donner un côté chic, montrer qu'on ne faisait pas du porno crade. On voulait quelque chose qui ait un peu de standing.

Chic, littéraire... Vous avez une idée du public visé ?
O : Nous deux et les éditeurs, on vient de trois univers très différents. Le résultat est une revue qui devrait viser quasiment tous les gens.
M : Pas les mineurs.
O : Oui... Surtout un public littéraire, en fait, et celui de la bande dessinée. Pas Photo de Jean-Marc Millière
Photo de Jean-Marc Millière
forcément ceux qui s'intéressent à l'érotisme, mais ceux qui connaissent les auteurs comme Jul ou Aude Picault. Il y a aussi la photo, donc un troisième domaine susceptible d'intéresser le lecteur.

Allez-vous publier uniquement de nouveaux textes, dessins et photos, ou également des extraits ou rééditions d'œuvres existantes ?
M : Essentiellement de la nouveauté, mais on a une rubrique historique. Là on a repris un guide de 1969, Paris la nuit. On peut aussi publier des images déjà vues sur Internet, mais sinon, on vise la nouveauté.

Le deuxième numéro sortira dans environ 6 mois : pensez-vous que la revue deviendra progressivement bimensuelle, mensuelle ?..
M : Sans doute pas, car le travail réclame beaucoup de temps de recherche et de sélection.
O : Ce serait un autre engagement que celui qu'on a actuellement, et un coût différent aussi. La parution peut être amenée à être plus rapprochée, mais probablement pas plus de 3 ou 4 numéros par an.
M : Déjà, si on pouvait augmenter le tirage, le faire sur un papier de meilleure qualité...

Pouvez-vous résumer Stupre en quelques mots ?
O : C'est une revue d'érotisme fin et pas du tout trash / cul.
M : C'est pas Penthouse.
O : C'est vraiment un travail de création multi-artistique - c'est un grand mot, mais ça résume bien. C'est de l'érotisme dans ce qu'il a de sensuel et de suggestion plus que dans l'approche trash ou porno.
M : L'érotisme, il y en a partout dans la société : on a voulu lui donner un cachet un peu culturel et poser un regard différent dessus.