7/10Technikart

/ Critique - écrit par Kassad, le 03/11/2005
Notre verdict : 7/10 - Technique hype (Fiche technique)

Tags : technikart magazine course prix manche karting sws

Technikart c'est le petit cousin parisien/branchouille de Krinein. Un mensuel sur l'actualité des médias et de la culture en générale. Cinéma, musique, débats tendances (par exemple une interview du gourou du Raël en lien avec le dernier roman de Houellebecq La possibilité d'une île), littérature, n'en jetez plus on retrouve toutes les rubriques de Krinein dans Technikart. Cependant une spécificité marquée de ce magazine est le ton très "sociologique" qui s'en dégage. Les critiques y sont mises en perspective avec une analyse de la société. Pas de la société en générale hein, on parle du tout paris, on reste entre gens de bonne facture.

Si vous voulez savoir ce qui se passe dans les soirées les plus branchées de la capitale (alors lunettes de soleils ou pas sur le dancefloor ?), les dernières expositions à voir (et surtout où il faut être vu), sachez que Technikart est fait pour vous. Attention ce n'est pas dans ce magazine que vous vous tiendres au courant des dernières évolutions de la mode. Il s'agit ici de l'avant garde culturelle, pas de la plèbe monogrammée en Dolce & Gabana. Lolita Pile est donc plutôt la cible à abattre pour Technikart que l'image que le magazine se fait de son lectorat.

L'ambiance générale du magazine est ironique. Ca balance sévère au fil des articles, notamment dans la première rubrique intitulée "clash". Il s'agit en fait d'un conglomérat de petits textes traitants avec un humour féroce de questions aussi essentielles que : "John Cale serait il devenu fan de hip hop?", "Philippe Katerine s'est-il trompé dans le dosage ?", "Le téléphone fout-il les jetons ?", "Les noirs font ils peur à la ménagère de moins de 50 ans?"... On constate aisément à la vue de cette liste hétéroclite d'accroches que d'une part Technikart excèle dans l'art si subtile du name dropping et que d'autre part il se pose en juge arbitre suprême distribuant bons et mauvais points. Cette attitude peut parfois énerver mais il faut avouer qu'elle est, heureusement, adoucie par une auto-dérision qui démine largement le côté donneur de leçon. On pourra aussi apprécier une attitude à la fois en décalage avec les médias dominants mais qui évite de tomber dans la démesure critique avec le côté un peu "too much" qu'on peut trouver dans Charly Hebdo, ou populiste comme Marianne.

Il ne faut pas se cacher derrière son petit doigt : Technikart s'adresse à une certaine "élite", qui certe n'est pas celle issue de l'ENA mais cela n'en rend pas moins ce magazine un tantinet élitiste. D'un certain point de vue on pourrait dire que Technikart est aux bobos ce que Télérama est aux intellectuels de gauche : à la fois une référence mais aussi un signe de reconnaissance, d'appartenance à un groupe. Bon j'avoue, je suis abonné au magazine : on n'échappe pas à son époque...