7.5/10Tout le monde déteste Chris - Saison 1

/ Critique - écrit par weirdkorn, le 16/08/2006
Notre verdict : 7.5/10 - Chris rocks (Fiche technique)

Tags : tout monde episode saison chris hates everybody

Les sitcoms américaines ont plongé dans la fontaine de jouvence ces dernières années. Les séries tournées en public, comme Mariés deux enfants ou Friends, ont pris un sacré coup de vieux avec leurs décors statiques et leurs rires enregistrés face à l'exubérance créatrice des petits derniers. Malcolm, Scrubs ou Arrested development ont créé un nouveau genre tant au niveau de la narration, parfois à la première personne, que de la réalisation où tous les délires sont permis, filmant comme un documentaire ou en incrustant une multitude d'effets visuels. Everybody hates Chris, nouvelle série sur la vie d'une famille noire (souvenez-vous du Prince de Bel-Air,de Ma famille d'abord ou du Cosby show), appartient à cette deuxième catégorie et met une grosse claque au canon du genre par son ton décalé et particulièrement insolent.


Créée et produite par l'humoriste et acteur Chris Rock, la série raconte la jeunesse de son auteur dans le quartier noir de Bed Stuy, à Brooklyn, New York. Plongé en 1982, en pleine année disco, on y suit le jeune Chris à un âge (13 ans) où il commence à se rendre compte de la réalité de son quotidien. Et quand on connaît les penchants de Chris Rock pour la satire, on se doute que le résultat sera incisif, surtout qu'il intervient directement en tant que narrateur. Allant plus loin que la simple série familiale, Everybody hates Chris séduit par sa façon de raconter avec bon sens le quotidien d'un jeune adolescent ringard et la vie de Brooklyn lors d'interventions pleines de cynisme et de justesse. Chris Rock sait rire de lui-même et se lâche dans le politiquement incorrect pour un résultat à chaque fois tordant.

La série fourmille d'anecdotes rigolotes et de bonnes idées comiques. Ainsi, Chris allait dans un collège de blancs pour recevoir une meilleure éducation mais il s'est retrouvé être le seul noir, ce qui n'allait pas faire cesser les brimades. Sachez ensuite que l'entraîneur de basket-ball l'a pris dans l'équipe en raison de sa couleur de peau. Souvenez-vous maintenant qu'il s'agit de Chris Rock, un grand mince pas bien sportif, et vous pouvez aisément imaginer le résultat. Mais le noyau dur de la série reste le cocon familial, évidemment bien barré. Son père a deux boulots et compte chaque centime, sa mère dirige son entourage d'une main de fer, son petit frère est plus grand et plus doué qui lui sur tout et sa petite soeur est une peste. Il n'en faut pas plus pour que la mayonnaise prenne et il faut espérer que ses proches ont un sacré sens de l'humour pour voir ainsi raconter les travers de chacun. Heureusement, les scènes comiques sont très second degré et les personnages sont tous sympathiques. Dernier plus de la série, la réalisation est rythmée et imaginative, se permettant d'insérer ça et là quelques petits délires pour symboliser la situation.


Oscillant sans cesse entre série familiale et autobiographie décalée, Everybody hates Chris fait désormais partie des sitcoms à ne pas rater. Chris Rock est absolument parfait en narrateur omnipotent et impertinent et porte sur ses épaules toute la réussite de la série. Au final, les acteurs, même celui jouant son rôle, semblent secondaires et manquent de relief. C'est le gros point faible de cette série qui manque d'un vrai leader charismatique comme pouvait l'être Will Smith. Il manque également de grosses scènes comiques qui pourraient nous faire rire plus longtemps que les répliques mordantes du narrateur.

Everybody hates Chris sera bientôt diffusée sur M6 et il faut espérer que le doublage sera à la hauteur de cette série, en particulier pour la voix si particulière et déglinguée de Chris Rock. Si la chaîne pouvait prendre exemple sur Malcolm, ce serait parfait, surtout que la série se rapproche pas mal de cette dernière. On peut trouver pire comparaison, non ?