5/10True Blood - Saison 1

/ Critique - écrit par Guillaume, le 24/03/2009
Notre verdict : 5/10 - Sookie ferme. (Fiche technique)

Tags : episode saison blood true sookie bill vampires

True Blood, la série vampirique la plus originale qui soit ne tient pas la longueur. Avec un mauvais casting et de grosses ficelles, on peine à faire tenir la toile.

Alan Ball, l'auteur de Six pieds sous terre, s'inspirant des romans de la communauté du sud de Charlaine Harris, reste dans une thématique morbide avec True Blood. Il y est en effet question de vampires et autres créatures de la nuit (à hauts-talons et vestes en cuir, bien entendu), dans un bled paumé de Bon Temps en Louisiane, abordé sous un angle quelque peu original, car résolument moderne et simple. Bill et Sookie
Bill et Sookie
Les vampires ont rendus leurs existences officielles et revendiquent leur souhait d'intégrer une société égalitaire. Si tout cela est possible, c'est grâce au Tru Blood, une boisson de sang synthétique, permettant aux dents longues d'épancher leur faim et leur soif à la bouteille plutôt que sur les jugulaires de pauvres hères.

Les bases de cette nouvelle société sont bien fragiles. La minorité vampirique est bien mal vue par les humains, lesquels craignent largement pour leur vie étant donné le lourd background des morts-vivants et leur réelle différence de puissance. Les uns se déplacent à une vitesse effrayante, peuvent assommer un ours à mains nues, tandis que les autres ne peuvent que se cacher derrière leur caractère grégaire pour se rassurer.

Dans le même temps, les dealers ont découverts que le sang de vampire avait un "je ne sais quoi" d'absolument incroyable. Bien meilleur que toutes les drogues connues. Dans le même temps, des femmes, ayant toutes couchées avec des vampires, sont retrouvées mortes, preuve qu'un tueur psychopathe se balade en ville. Dans le même temps, Sookie Stackhouse tombe amoureuse de Bill, un vampire solitaire. Dans le même temps, Bill tombe amoureux de Sookie, la serveuse aux pouvoirs télépathes. Dans le même temps, Sam Merlotte est amoureux de Sookie, son employée. Dans le même temps, Jason, le frère de Sookie, est accusé des meurtres.

La matière ne semble pas manquer pour évoquer la cohabitation des vampires et des humains. Du thriller à la comédie, en passant par le drame et la critique, tous les genres passent à la moulinettes dans True Blood. Jason, sans toison d'or, fait jaser
Jason vs Dracula
Si l'on est plutôt convaincu au début, d'autant plus qu'un zeste de violence et de sexe sont là pour brouiller la vue d'ensemble, et qu'on reste admiratif devant ce renouveau d'un thème maint fois exploré, on déchante progressivement, par manque de réelle tenue dans la qualité.

On se lasse assez rapidement des ficelles qui reviennent à tout bout de champs. Si les suspicions de tout un chacun sont plutôt agréables, les interventions ponctuelles de vampires carrément baroques prêtent à sourire malgré leur violence souvent brutale. On pensait la série parée à diffuser des propos intelligents en sous-main. Finalement, on se contentera de gros clichés et d'une accumulation de plus en plus inquiétante. On n'attend plus que l'arrivée des loups-garous (qui sait ;)), pour finir par se rouler par terre.

Si l'on assume le côté cheap des personnages et de certains épisodes, on peut alors se délecter de toutes ses bonnes choses : Sookie la crétine qu'on aimerait pouvoir baffer, Bill, l'empôté qui aime la jouer grand brun ténébreux sans en avoir les moyens, Sam, le naturiste protecteur et paternaliste, Jason, le soit disant beau gosse, inconscient jusqu'à la moelle, etc. C'est réjouissant de voir tant de bêtise, mais finalement peu comique, ni même foncièrement intéressant.

True Blood mérite le détour, pour son postulat de base bien pensé et générateur de tensions, mais on peut lui être infidèle, voire même préférer passer à autre chose aussitôt l'attrait de la découverte terni.

Le cul entre deux chaises n'a jamais mis personne à l'aise. Mademoiselle K.