Episodes, saison 3, les lumières de la ville
Séries & TV / Critique - écrit par Hugo Ruher, le 22/12/2014 (Tags : saison episode episodes lumieres podcast series ville
Un couple de talentueux scénaristes anglais se retrouve à Los Angeles pour adapter leur série à succès au pays des hamburgers. Résultat: ils se contentent de devoir supporter leur “star” Matt LeBlanc et de voir leur série sombrer dans la médiocrité...
Dans un précédent article de Krinein nous vous parlions d’Episodes. La série qui marque le retour à la gloire de Matt LeBlanc, redevenu persona grata pour la première fois depuis l’arrêt de Friends. Ici, il joue son propre rôle: celui d’un acteur qui a du mal à rebondir et qui s’embourbe dans des histoires de sexe, d’alcool et de mensonges.
La série paraissait vraiment prometteuse à l’issue de la première saison, mais s’il n’y a pas de critiques de la deuxième sur Krinein c’est tout simplement parce qu’elles sont très semblables… L’intrigue avance lentement et on sent poindre un certain immobilisme qui nous fait douter sur la qualité à long terme du show. Pour résumer : Sean et Beverly se disputent, se trompent, se séparent… L’histoire de leur série devient très secondaire et ne sert qu’à mettre en valeur des personnages secondaires tous plus déjantés et extrêmes, mais répétitifs à force.
L'équipe de la série dans la série au complet.
Pourtant, après visionnage de la saison 3, il faut bien admettre que la série sait rebondir en prenant une toute nouvelle dimension. Les deux scénaristes deviennent bien plus importants dans l’intrigue, mais surtout, Episodes dévoile un peu plus son sujet principal: la critique du monde hollywoodien.
La Cité des Anges dont on ne ressort pas
Bien-sûr, la série a toujours contenu cette part d’auto-critique, dépeignant un monde à part, complètement dominé par les artifices, les audiences et les non-dits, mais cela apparaissait jusque-là comme une toile de fond. Un prétexte aux aventures de Sean et Beverly, au second degré et à l’introspection de Matt LeBlanc. Bref, un décor dans lequel baignait les protagonistes.
Mais ce qui marque dans cette troisième saison, c’est justement le fait que le personnage principal devienne la ville de Los Angeles elle-même. Une ville tentaculaire faite d’ambition et de promesses de gloire, d’où il est impossible de sortir.
Cet aspect manipulateur et mensonger d’Hollywood a déjà été mis en évidence dans de nombreux films avant ça, mais l’avantage d’une série, c’est qu’il est possible de jouer sur la durée, et donc de mieux ressentir cette ville qui engloutit ceux qui y vivent. Au fil des épisodes, on se rend compte à quel point Sean et Beverly sont piégés, et que leurs désirs et décisions ne comptent finalement que très peu face au système dont ils ont fini par faire partie.
Les gens ne sont pas les mêmes selon si vous leur parlez ou non dans le cadre de leur travail.
A noter également du côté des bonnes surprises de cette saison: l’arrivée d’un nouveau personnage, Castor Sotto. Un homme absolument cinglé, maniaque, malade, lunatique et sexuellement attiré par… beaucoup de choses. Bref, sans trop en révéler, ce personnage apparaît fascinant quand on sait que les auteurs qui gravitent dans la sphère d’Hollywood, on dû en rencontrer des semblables dans le monde réel.
Je suis persuadé que ce type existe en vrai.
Pour résumer, Episodes est une série drôle, inventive, intelligente. Et surtout, remarquablement effrayante dès l’instant où on se demande si on est vraiment devant une caricature.