Babylon
Séries & TV / Critique - écrit par Nicolas, le 15/05/2004 (Tags : babylone ville babylon palais histoire espace dieu
Babylon se veut avant-gardiste, il le dit lui-même et il assume. Son terrain de bataille : la japanim' dans le sens large, les animes japonais peu connus qui n'auront pour la plupart jamais les faveurs d'une grande distribution française. Sa cible : la population un tant soit peu addict non connectée à l'océan d'informations que l'on appelle Internet. Alors oui, les « Hardcore Surfers » n'apprendront pas grand-chose en lisant Babylon, mais les autres risquent fort de trouver un intérêt particulier à l'existence de ce magazine.
LE MAGAZINE
Premières impressions : couverture glacée, maquette très réussie, titres lisibles et contenu apparemment alléchant. Les choses se présentent bien. On tourne la page, et le sommaire se présente dès la suivante, sans la quinzaine de pubs inhérentes aux magazines de notre temps. Huit sections précises : En direct du Japon (des news de deux pages sur telle ou telle nouvelle sortie japonaise), L'évolution du shonen « fighting » de DBZ à Naruto (un dossier intéressant sur les principales séries du Shonen, comme Bastard !!, Ranma ½, Kenshin, etc.) , critique du mois (un autre dossier de huit pages consacré à Naruto), critiques (les nouvelles sorties critiquées et notées), Golden Age (une rétrospective sur une ancienne série, ici Devilman de 1972), Reportage (sur le business des DVD HK), Brèves du Japon (des news très courtes), Interview (ici Sakamoto Ryosuke, le fameux Bioman Rouge).
Toutes ces sections se conforment plus ou moins à la même maquette, une place en haut et sur la gauche pour, au choix, le titre ou l'introduction, deux colonnes de texte et quelques jolies photos disséminées un peu aléatoirement. Lisible, mais un peu tristounet de constater que la section critiques peut aisément se confondre avec les grosses news du début, si on excepte les trois petites notes en bas à droite (graphismes, scénario, intérêt).
Et nul doute que les articles sont pondus par des passionnés connaissant leur sujet sur le bout des doigts, et qui n'ont pas été recrutés seulement pour l'habileté de leur écriture. Un élément qui se ressent parfois dans la prose de tel ou tel article, sous la forme de fautes d'orthographe, de frappe, ou de syntaxe, mais rien de bien dramatique. Babylon se laisse lire et c'est le principal, bien qu'un puriste ne manquera pas de vous dire que les rédacteurs ont certainement tendance à se précipiter et à noter sur les deux-trois premiers épisodes.
Et puis, 6€ pour 84 pages, cela peut sembler lourd, mais il ne faut pas occulter que sur ce total, seulement trois ou quatre seront consacrées à des publicités. Prenez n'importe quel magazine de jeux vidéo ou de ciné un tant soit peu médiatique, et vous comprendrez de quoi je parle. La présence du CD-ROM constitue également un plus indéniable, cela va sans dire.
LE CD
De l'extérieur, une très jolie pochette cartonnée, gavée d'images du contenu, et une belle sérigraphie noir et blanc très professionnelle. A l'intérieur, c'est déjà moins rose, mais pas pour autant inintéressant. L'objectif avoué du CD est de présenter à son auditoire les dernières sorties japonaises par le biais d'extraits trouvés sur le web. Concrètement, une interface assez moche, grisâtre, avec à gauche la liste des séries présentées, et à droite une fenêtre type Media Player pour y visionner l'extrait en question. Et rien d'autre. Outre le côté inesthétique de l'interface, l'autre problème se révèle rapidement : la quasi-totalité des extraits sont en version originale, jusque-là pas de problème, sous-titrés anglais, donc pas forcément accessibles à tous. En contrepartie, reconnaissons que la qualité des vidéos est pratiquement irréprochable, les extraits bien choisis, et que ce genre d'initiative ne peut qu'être encensé, trouvant sa pleine utilité en complément du magazine.
Babylon a tout des caractéristiques des magazines naissants cherchant à se faire une place dans un paysage médiatique très prisé : de bonnes initiatives, une évidente bonne volonté, une passion communicative, une réelle simplicité esthétique, et un prix assez important. L'ensemble a indéniablement le potentiel pour séduire le passionné, et probablement aussi le profane, pour peu qu'ils y mettent le prix ; et nul doute que Babylon, une fois l'adolescence passée, saura se faire sa place sur le marché de la presse spécialisée Japanimation.