Background
Séries & TV / Critique - écrit par Aurélie, le 10/04/2006 (Tags : background fond repeat image css plan color
« Univers - passion - réflexion - analyse - dossier - RPG - aventure - action - concept - retrogaming - culture » Cela ressemble à une liste de mots-clefs pour le référencement sur le web ; il s'agit en fait de la description qui trône fièrement sur la couverture du magazine Background. Doit-on se réjouir de la parution d'un nouveau magazine sur les Jeux vidéo ?
Star System
La mention « Par Jay et son équipe » ne vous aura pas échappé si vous avez vu le magazine au détour des rayons de votre maison de la presse. Pour ceux qui l'ignorent, Jay jouit d'une célébrité toute relative dans le monde de la presse vidéo ludique. Il a longtemps officié au sein du groupe FJM Publications, et a notamment été rédacteur en chef de Gameplay RPG ou Otaku par exemple. Particulièrement controversé, Jay est régulièrement au centre de querelles entre fans de la première heure, prêts à lui jurer fidélité jusqu'à la mort, et détracteurs qui le traitent de tous les noms. Soyons clairs, l'avis qui va suivre ne tient aucun compte de cette polémique, et se fonde uniquement sur les qualités et défauts du magazine. Maintenant que les choses ont été mises au clair, il est plus que temps d'éplucher Background.
Dreams are my reality, the only kind of real fantasy
Dès le premier regard, un atout de taille : l'aspect visuel de Background fait sans aucun doute sa force. C'est probablement le plus beau magazine qu'il nous a été donné de voir, au moins dans le domaine des jeux vidéo. C'est très impressionnant et l'on ne peut que rester ébahit devant tant de beauté. Les 132 pages que compte le magazine fourmillent d'illustrations diverses et l'impression est de bonne facture. L'équilibre entre les images et le texte permet au lecteur de s'y retrouver sans se sentir submergé par l'un ou l'autre de ces deux éléments.
Reste à dépasser le stade du magazine objet que l'on achète seulement parce qu'il est joli.
Life on Mars
Concept : voilà un mot qu'il serait bon de rayer du dictionnaire une fois pour toute. Cela éviterait de faire passer des inepties pour des choses intelligentes. Car Background met en avant un concept : « Partons du principe que le jeu vidéo est un être. Il a donc une naissance, une enfance et une adolescence. Puis il passe à l'âge adulte... il vieillit, s'emplit de sagesse et finit par mourir. » Celui qui a écrit ça doit sûrement se comprendre. Toujours est il que dans ce magazine, les rubriques ont été baptisées selon ce concept : Enfance, Adolescence, Adulte, Sujet, Dossier, Sagesse, R.I.P. / Emotion. Allez comprendre.
Une chose est sûre : la partie Adulte corresponds aux tests classiques. Ils ne sont pas nombreux et la plupart d'entre eux concernent l'import, ce qui est regrettable si vous n'êtes pas l'heureux détenteur d'une console étrangère. Autre défaut : il ressort un manque de professionnalisme, dû en partie à la rédaction parfois un peu défaillante, mais aussi dû au fanatisme ambiant, qui donne l'impression de ne pas pouvoir avoir un avis pondéré. C'est soit tout noir, soit tout blanc.
You keep saying, you've got something for me...
Le problème auquel se trouve confrontée la presse JV de nos jours est la concurrence des sites spécialisés sur le Net. En effet, chacun peut trouver les derniers tests, mais aussi des previews et des dossiers sur tous les nouveaux jeux, gratuitement qui plus est, à condition de bénéficier d'un accès à Internet. On comprend alors que pour vendre, les magazines doivent proposer au lecteur quelque chose en plus, quelque chose que les sites spécialisés ne proposent pas.
Le credo de Background, comme son nom l'indique, c'est les dossiers sur les inspirations des Jeux vidéo, plus particulièrement des RPG, genre de prédilection de Jay. Et c'est là qu'il va falloir convaincre le lecteur, puisque jusque là, tout ce que nous avons vu est très banal et insuffisant.
Hit the road Jack
Le numéro 2 de Background titre ainsi sur Final Fantasy VII, l'un des jeux les plus adulés de tous les temps. Si vous y avez joué, vous vous doutez que les inspirations d'un tel opus doivent être particulièrement nombreuse. Le problème, et il est de taille, c'est qu'à la lecture du dossier, on reste plus que sceptique. Certes, c'est annoncé dès le départ : « ce qui va suivre ouvre au débat. Chacun ayant sa conception des choses. », mais l'analyse qui nous est ici livrée verse dans le fantastique. Avec des phrases comme « Je trouvais simplement sympathique de faire remarquer l'analogie entre Lord Voldemort / Sephiroth / Hitler », chacun est libre d'avoir sa propre opinion, en effet, mais tout ceci est particulièrement tiré par les cheveux.
Le reste des informations du dossier, qui retrace tout l'univers de Final Fantasy VII, est d'un intérêt limité pour toute personne dont la vie ne tourne pas uniquement autour de ce jeu.
Plutôt mauvais dans sa globalité, Background ne parvient à convaincre que sur le plan visuel. Tout le reste est hasardeux : les explications des inspirations de jeux vidéo versent dans le surnaturel, le ton global est pompeux et particulièrement pédant, et le lecteur a plus l'impression d'être face à un exercice de style ou un étalage de connaissance qu'un magazine réellement fait pour les joueurs. Ajoutons à cela un arrière goût d'amateurisme et un côté fanatique qui n'est pas sans rappeler les fanzines, et nous obtenons un Must NOT Have.