Boss - Saison 1
Séries & TV / Critique - écrit par naweug, le 16/02/2012 (Tags : saison kane boss episode series dvd grammer
Boss est sans aucun doute une des meilleures nouvelles séries de cette année 2011/2012 : un casting brillant, une réalisation impeccable, une histoire principale troublante et un rythme soutenu.
Le pitch
Tom Kane est le maire de Chicago. Tout tourne grâce à lui : les emplois, l'économie, l'éducation, la santé, etc. Pour en arriver là, il a dû sacrifier un certain nombre de choses, jusqu'à sa famille. Son mariage n'est plus qu'une façade, sa fille ne lui parle plus. Et il n'a plus d'amis, ni d'alliés, à part quelques employés qui sont restés loyaux... du moins, jusqu'ici.
Sa vie bascule le jour où il apprend qu'il est atteint d'une maladie dégénérative incurable, qui affecte son cerveau : sa mémoire va commencer à flancher, ses mouvements vont être de moins en moins contrôlés, et il finira par être totalement paralysé.
Mais l'heure de l'apitoiement n'est pas de rigueur, puisque les élections pour les primaires (élection du gouverneur de l'état de Chicago, l'Illilois) vont bientôt avoir lieu. Et Kane a bien envie de tirer une dernière fois toutes les ficelles, avant de s'avouer vaincu... ou pas.
Le casting
Starz, la chaîne qui a produit, entre autres, Spartacus, Torchwood (la dernière saison diffusée), nous offre ici une galerie de personnages impressionnants, autant au niveau de l'écriture des dialogues, du jeu d'acteur, des costumes, que de par son casting parfait.
Tom Kane (Kelsey Grammer) : l'acteur est essentiellement connu pour son rôle du Dr Frasier, dans la série éponyme (1993-2004). Plutôt catégorisé comme un acteur faisant dans la comédie et la satire sociale, il incarne ici un homme implacable, avide de pouvoir qui, tout à coup, se retrouve seul face à sa condition d'homme mortel. Tout semble lui échapper, alors qu'il était l'unique dirigeant de Chicago. Son interprétation est très juste : ses moments de faiblesse sont aussi vibrants que ceux de colère. Il a le rôle principal, il écrase tous ses collaborateurs rien que par sa présence à l'écran. Il est brillant. Il a d'ailleurs remporté le Golden Globe de la Meilleure performance d'un acteur dans une série dramatique.
Meredith Kane (Connie Nielsen) : son rôle le plus connu est celui de Lucilla dans Gladiator. Mais vous l'aurez aussi remarquée dans L'Associé du diable, Photo obsession, Mission to Mars, etc. Actrice danoise d'1m78, Connie Nielsen incarne ici la femme du maire de Chicago. A l'instar de son mari, elle projette une image d'une femme qui sait où elle va, et ce qu'il faut faire pour cela. Tout comme Kelsey Grammer, elle interprète à merveille cette première dame, très classe dans son attitude et dans ses tenues, toutes sobres, mais très travaillées. Elle reste énigmatique, jusqu'au dernier épisode qui... nous n'en révélerons pas plus, pour ne pas vous gâcher le scenario.
Emma Kane (Hannah Ware) : cette jeune actrice londonienne joue la fille du maire. Mais elle est avant tout le pasteur de la Première Eglise Episcopalienne de Chicago, de laquelle elle gère une clinique de soins gratuite ouverte aux plus démunis. Elle semble ne plus avoir de liens avec ses parents, sans doute à cause d'une ancienne dépendance à la drogue. Hannah Ware est touchante, humaine et compatissante. Elle représente tout l'inverse des deux protagonistes ci-dessus... du moins, en apparence.
Ben Zajac (Jeff Hephner) : le jeune candidat aux Primaires de gouverneur de l'Illinois. Il est le Trésorier de l'Etat, il est ambitieux, il est beau gosse et il est issu de la classe ouvrière. Mais il a aussi, et surtout, un problème avec les femmes... Jeff Hephner est un habitué des seconds rôles dans les séries TV (sa filmographie est bien trop longue pour être citée). Il devient ici un personnage à double visage : il est à la fois le père de famille politicien qui veut d'un Chicago enfin débarrassé de toute corruption ; et un homme passionné par le sexe féminin, qu'il ne peut s'empêcher de séduire à la moindre occasion.
Ezra Stone (Martin Donovan) : le conseiller et le bras droit du maire depuis trente ans. C'est le seul qui semble incarner la droiture, dans ce milieu politique pourri. Il est le porte parole du maire, l'aide dans ses décisions, gère les conflits, et fait parfois les sales besognes. Martin Donovan est lui aussi un acteur vu de nombreuses fois, sans qu'on puisse toutefois mettre un nom sur son visage. Mais cela n'enlève rien à son jeu qui est, comme celui des autres, très juste. Il sourit très peu, et montre rarement ses émotions, même lorsqu'il exprime son opinion.
Tous les autres acteurs sont aussi très bons. Mention spéciale à Troy Garity qui incarne Sam Miller, le journaliste d'investigation prêt à tout pour que la vérité éclate enfin.
La réalisation
Trois réalisateurs se relaient pour cette première saison : Mario Van Peebles, Jean de Segonzac et Jim McKay. Que des noms connus des afficionados des séries TV.
© Copyright Lonely Planet Images 2011
La photographie est légèrement différente selon les intentions des personnages. Mais il n'y a pas d'image hyper léchée comme on peut le voir par exemple sur la chaîne AMC (Walking dead, Rubicon, etc.). La caméra n'est pas toujours immobile et les réalisateurs jouent avec les flous et les gros plans sur les visages de chacun, avec beaucoup de finesse. Les lieux importent assez peu, sauf pour certains notables de Chicago : les enfants jouant à la statue à côté du Navy Pier, les 106 statues Agora de Magdalena Abakanowicz à Grant Park, ou encore la fontaine du Buckingham Memorial dans ce même parc... Pourtant, la ville est au coeur même de la série, mais cette dernière se centre essentiellement sur ses personnages.
La musique est de Brian Reitzell, qui a travaillé sur Lost in Translation, Marie Antoinette, 30 jours de nuit... qui est agréable, mais n'a rien de marquant, même dans le générique. Celui ci représente les rues de Chicago, avec des dessins de mains et de poings dressés, ou de visages, en superposition sur les immeubles.
Le trailer
Nous n'avions pas vu ce trailer avant de regarder la série. Et, bizarrement, il ne nous semble pas vraiment refléter ce qu'elle est vraiment. Nous vous le mettons néanmoins, pour que vous vous fassiez votre propre idée :
Boss est donc une série qui mérite d'être vue. Son format court et intense (8 épisodes de 55mn chacun), au rythme soutenu avec des moments de pause, vous happera dans une spirale infernale, qui ne vous lâchera qu'une fois toute l'histoire regardée. N'hésitez pas, vous risqueriez de passer à côté d'un bon moment de TV.
Liste des épisodes :
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