6/10Daniel Prévost - Paris World Tour

/ Critique - écrit par Nicolas, le 06/10/2006
Notre verdict : 6/10 - pour les profanes (Fiche technique)

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« E=MC² ok, mais ça ne nous dit pas ce que ça fait en Euros ! »

« Etre ou ne pas être Daniel Prévost ? » Une bien belle question à laquelle toute réponse serait bien évidemment inutile, quand on sait à quel point l'auteur - comédien traîne un passé glorieux derrière lui. Son emprise est triple : homme de scène (théâtre et seul en scène), homme de télé, et homme de cinéma, ce dernier domaine étant celui où nous le connaissons certainement le mieux (l'exemple le plus incontestable de son talent : Lucien Cheval, second rôle récompensé du Dîner de Cons de Francis Weber). « Après 65 ans d'absence, il revient ! » Mais pas tout seul : chargé d'un esprit bien rempli et d'un recueil de pensées toutes plus fantaisistes les unes que les autres, Prévost monte sur les planches pour livrer sa propre réflexion sur le monde contemporain, avec le style si spécial qu'on lui connaît.

« Par grosse chaleur, si le thermomètre ne répond plus, c'est qu'il n'a plus de forfait voilà tout ! »

Adapté de son propre ouvrage « Les Pensées », où Daniel Prévost revisite la France et ses convictions à travers plus de deux cents vingt pensées, le Paris World Tour 2006, transfuge du spectacle « être ou ne pas être Daniel Prévost » débuté en province, se présente sous la forme d'une « road-scene ». En route pour la conférence de presse de son livre, au volant d'un accessoire de scène barbare mélangeant volant, fauteuil, et spots, Daniel Prévost confie à lui-même (un journaliste imaginaire) l'essence de sa réflexion, survole les plus grands artistes de notre temps, qui ne sont autre que monsieur et madame tout le monde, l'univers de la publicité (« Vous ne croyez plus en Dieu ? Mangez de l'andouille ça reviendra ! ») et celui des journaux, ou encore la littérature classique et contemporaine. Tout cela, il le transmet au public de la même façon qu'il le pense : son raisonnement part d'une idée concrète, bien réelle, ancrée dans la réalité, pour s'achever dans l'absurdité et le non-sens absolu. Son texte se truffe de jeux de mots, de sentences alambiquées qui amènent, dans un premier temps, une certaine interpellation, surtout pour les profanes de l'humour Prévost. Premier degré épuré ou sidérante réflexion intellectuelle ? La question est posée. Dans les deux cas, le spectateur devra présenter certaines dispositions pour apprécier ce spectacle qui est avant tout une manière pour l'auteur de se faire plaisir tout en faisant plaisir à ceux qui le suivent et l'apprécient. Daniel Prévost ne triche pas, ne cherche pas à plaire aux masses. Il fait ce qu'il a toujours fait, sans retenue, avec une verve et une imagination débordantes.

« J'adore le jambon, et inversement. »

Dans son grand retour sur scène, tout seul, Daniel fait du Prévost : c'est-à-dire, un spectacle humoristique bourré de non-sens et de réflexions absurdes. Les initiés retrouveront la patte du grand humoriste, les profanes et les réfractaires auront peut-être plus de mal à accrocher sans pour autant renier le talent scénique du bonhomme. A noter, la petite apparition pendant le spectacle de l'humoriste Dany Boon pendant le seul véritable sketch au sens commun du terme (une extension du célèbre Garage Gaudin).