Joséphine, ange gardien
Séries & TV / Critique - écrit par iscarioth, le 01/03/2006 (Tags : ange josephine mathy gardien mimie episode episodes
TF1 présente... Aïe !
Les séries françaises, et tout particulièrement celles produites ou diffusées par TF1, ont souvent pour point commun une nullité extrême. Mais cela n'empêche pas la diversité. Il y a plusieurs degrés de nullité mais aussi des nullités de plusieurs types. Grossièrement, on peut dessiner deux catégories. La catégorie policière, avec nos « flics de choc » nationaux : Julie Lescaut, Navarro, Une femme d'honneur... Et la catégorie que j'intitulerai « mièvreries et passéismes », avec toutes ces séries, comme L'Instit ou Louis la brocante, qui nous présentent une France démesurément en dehors des réalités, peuplée d'êtres à la naïveté humaniste plus que caricaturale. Joséphine, ange gardien fait bien sûr partie de cette deuxième catégorie. Quand notre héroïne arrive dans une famille à problème, tout change, et cela fini forcément par un merveilleux happy end, une réunion familiale et rigolarde autour d'une table.
Des gentils et des méchants
Eh oui, Joséphine, c'est tout un personnage. Toujours de bonne humeur, souriante, elle lit au travers de chaque nouvel entourage comme dans un livre ouvert. Il faut dire que la série ne brille pas par sa capacité à dresser de grands profils psychologiques. Généralement, il s'agit d'une petite famille dont un ou plusieurs membres ne peuvent être véritablement heureux à cause de quelques personnes trop bourrues qui se braquent contre leur choix de vie. Des gentils et des casse-pieds. Reste à savoir comment notre ange gardien va s'y prendre pour faire émerger l'océan d'amour enfoui tout au fond du coeur des casse-pieds pour que, au final, il ne reste plus qu'un paysage peuplé de « gentils » heureux. Que de palpitantes péripéties en perspective !
Natural born gentils
Mimie Mathy crée avec Joséphine, ange gardien, un personnage proche de son personnage public : un comique de la personnalité démesurément appuyé, souvent proche de la bouffonnerie. Joséphine, ange gardien donne un peu dans le genre mélodramatique et dans la comédie de moeurs. Le message est toujours celui de la tolérance, mais asséné avec beaucoup de mièvrerie et de simplisme. Tout le monde est beau et gentil, il suffit juste de trouver l'étincelle qui fait chavirer tous les coeurs dans le bonheur de l'harmonie, de l'écoute et de la compréhension mutuelle. Jamais, ô grand jamais, la série n'aborde les problèmes plus houleux, très souvent à la source de conflits humains. On ne parle pas des violences réelles, on ne parle pas des problèmes économiques et sociaux. Les seuls excès de violence que vous pourrez entrevoir dans Joséphine, ange gardien, sont les redoutables départs de table précipités. « Si c'est comme ça, j'm'en vais ! ». Tiens... Ca renvoie à beaucoup de téléfilms et séries françaises du même genre...
Made in France
Comme toute série française qui se respecte, Joséphine, ange gardien présente des acteurs très médiocres et une réalisation plus que grossière. Une série TF1 dans laquelle on essaye de vous faire comprendre par la caméra qu'un personnage est en colère, c'est un peu comme un enfant de huit ans qui veut vous amener à lui acheter un gros jouet. Ca se sent venir... La réalisation appuie considérablement sur l'enchaînement des gros plans aux mines torturées, des plans saisissant des tics et gestes d'humeur prononcés. Si, après ça, vous ne comprenez pas qui sont les gentils et qui sont les méchants, on ne peut plus rien pour vous ! Dans sa structure aussi, Joséphine, ange gardien, renvoie beaucoup aux séries françaises d'aussi pauvre qualité. Le cheminement est ultra classique, avec un empilement d'événement plus ou moins malheureux et, vers la fin, un ou deux gros déclencheurs en guise d'élément de résolution, qui font avouer tout à tout le monde.
Joséphine, ange gardien fait partie de ce que l'on appelle avec trop d'indulgence « le divertissement familial ». Inoffensif, gentillet, épuré. Une recette qui marche. Joséphine, ange gardien existe depuis 1998 et rassemble en moyenne huit millions de téléspectateurs à chaque diffusion.