8/10Parker Lewis ne perd jamais

/ Critique - écrit par JC, le 04/05/2008
Notre verdict : 8/10 - Note pour maintenant (Fiche technique)

Tags : parker lewis jamais perd episode paris series

« Note pour plus tard : rédiger une critique de Parker Lewis ne perd jamais » On savait que le post-it collé sur le frigo de la rédac' servirait un jour à quelque chose.

Parker Lewis n'a jamais perdu. Enfin si, lorsque la série a pris fin. Sinon le lycéen à la banane s'est toujours sorti du moindre pétrin avec une maestria insolente. Durant 73 épisodes, il a échafaudé mille et un plans pour contrecarrer les coups bas de la principale Grace Musso et de son sbire Frank Lemmer ou éviter sa peste de petite sœur Shelly. A l'heure où Krinein revisite les années 1980 et 1990, soyons sympas, rembobinons.

(© Fox)
(© Fox)
Parker Lewis suit les cours du lycée de Santo Domingo. Croisement bariolé de Marty McFly et Ferris Bueller, il entretient sa popularité dans les couloirs du bahut en réalisant les tours les plus pendables ou en sauvant les situations les plus désespérées. Ses deux acolytes se nomment Mikey Randall et Jerry Steiner. Un rocker au cœur tendre et un nerd émule de Géo Trouvetou.

Revoir la série permet de se rendre compte que les intrigues de Parker Lewis ne perd jamais sont rarement parties bien loin, dans le fond. A l'instar d'autres comédies de lycée, les héros devaient composer avec les exams, les filles, les parents et les ennuis. C'est en revanche dans la forme que la série se distinguait et conserve encore aujourd'hui son pouvoir d'attraction. Chaque épisode est illuminé de gags cartoonesque rythmés par des phrases inoubliables telles que « Aucun problème », « Synchronisation des montres » et « Manger, maintenant ! ». Aux prises avec la technologie et l'esthétisme de l'époque, l'univers de la série ressemblait à un fantasme d'enfants nés dans les années 1980 avec des portes de casiers qui donnent sur un QG suréquipé en matériel vidéo ou des imperméables infinis. Eminemment sympathique, la myriade de petites bricoles de sa réalisation positionnait déjà Parker Lewis comme une des comédies les plus intéressantes de l'époque.

(© Fox)
(© Fox)
Mais plus que ça, Parker Lewis est définitivement culte grâce à ses protagonistes. Si Parker s'affirme comme une énième variation du lycéen cool, Lon Diamond et Clyde Philips, créateurs de la série, l'ont entouré de personnages motivés par une franche folie. Il y a d'abord Grace Musso, sadique principale dont le pouce et les claquements de portes restent gravés dans les mémoires. Un personnage qui trouvera plus fort qu'elle avec le terrifiant docteur Norman Pankow. Grace Musso était secondée de Frank Lemmer, un étudiant fayot qu'on aurait bien vu comme bras droit de Satan. Cependant le plus marquant s'avère Larry Kubiac. Le monstre gentil à l'appétit d'ogre était à l'origine de péripéties truculentes qui mobilisaient toutes les ressources des trois héros. L'amitié entretenue par ces derniers était d'ailleurs des plus attachantes. Comme la fraternité aux accents de haine entre Parker et sa sœur Shelly. Délires et bons sentiments. Une formule magique qui symbolise encore la série.

Parker Lewis perdra néanmoins un petit quelque chose lors de sa troisième saison. Certains épisodes demeurent très bons mais la série a délaissé son côté cartoon pour renvoyer une image plus mélancolique des années lycée. La maturité a terni son potentiel comique et précipité son arrêt. Dommage. Parker Lewis ne perd jamais reste cependant un souvenir cathodique mémorable.

Les amateurs de personnages barrés peuvent retrouver l'esprit de Parker Lewis ne perd jamais dans
Ally McBeal ou Scrubs, très fournis en gags visuels. Cela en attendant une hypothétique mais ardemment souhaitée sortie DVD.