Kaamelott - Livre I
Séries & TV / Critique - écrit par weirdkorn, le 01/02/2005 (Tags : astier alexandre kaamelott livre episode arthur roi
Kaamelott est un rendez-vous à ne pas rater. Les aventures décalées d'Arthur et de ses acolytes apportent une fraîcheur et un humour dont la télévision a bien besoin.
Bienvenue à la cour de Kaamelott, le château du grand Roi Arthur qui accompagné de ses nobles et preux chevaliers s'en va guider son Royaume vers la sagesse et la gloire. Attendez un petit peu, ça c'est la version théorique et héroïque de la légende. Et si le Roi Arthur n'était accompagné que par des incapables, plus occupés par des petits soucis routiniers que par des grandes quêtes, cela changerait les choses, non ?
En tout cas, telle est l'histoire imaginée par Alexandre Astier, créateur, réalisateur, compositeur et acteur principal de Kaamelott, mini-série comique de M6 destinée à remplacer Caméra Café. Autant le dire tout de suite, la série donne un grand coup de pied dans le PAF par sa qualité et son humour tant recherché que décalé.
Chevaliers de la table drôle
En effet, ce qui séduit d'entrée est le ton de cette série. On y parle comme aujourd'hui alors que l'histoire est sensée se dérouler au cinquième siècle. Tout est basé sur le décalage entre le langage et les situations très contemporaines qui se déroulent au temps des chevaliers. En lieu et place de quêtes épiques, on retrouve le Roi dans son quotidien, entouré de sa femme Guenièvre qu'il ne peut pas supporter et de ses chevaliers complètement inutiles. Comment ne pas rire devant tant de situations décalées, entre un chevalier demandant l'âge pour prendre sa retraite ou le fait qu'une courtisane refuse d'être la maîtresse du Roi.
L'humour n'est pas sans rappeler le Sacré Graal des Monty Python, une comparaison flatteuse mais qui s'arrête vite puisque Kaamelott apporte sa propre marque de fabrique. On est moins du côté de l'absurde et l'humour est plus personnel, plus français, tourné davantage sur l'écriture que sur une avalanche de gags irrationnels. Encore une fois, les textes séduisent, mélangeant argot et expressions courantes pour un résultat s'insérant parfaitement dans le contexte chevaleresque. Ainsi, l'humour est toujours vif et subtil et ne tombe jamais dans le vulgaire comme dans Caméra Café. Encore merci à Alexandre Astier de nous offrir des dialogues si percutants et remplis de verve.
Perceval perd son cheval
Les dialogues ne seraient rien sans les personnages allant avec. En reprenant les critères du genre, c'est-à-dire en confrontant des individus caricaturaux bien différents, Kaamelott s'en tire admirablement. Le Roi Arthur est génial dans son rôle de monarque impatient et désabusé par l'état de son royaume et de ses hommes. Personnage le plus sensé et quelque peu sarcastique, il fait rire par son sens de la répartie, toujours prompt à sortir une réplique percutante et délicieusement cinglante. Il s'oppose au chevalier Perceval, assurément le plus drôle de la série, dont la crétinerie n'égale que son innocence naturelle. Entre Guenièvre, épouse attentionnée et rejetée possédant un don inné pour les maladresses, Léodagan, le chevalier barbare ou Merlin, plus imposteur que grand mage, il y a là un matériel important en situations comiques. Sachant qu'il reste une dizaine de protagonistes et quelques invités de passage, la série peut continuer encore longtemps sur ce même rythme.
Kaamelott est un rendez-vous à ne pas rater. Les aventures décalées d'Arthur et de ses acolytes apportent une fraîcheur et un humour dont la télévision a bien besoin. Même si tous les épisodes ne sont pas du même niveau, on ne va pas bouder notre plaisir devant ces saynètes qui peuvent faire plus rigoler en une seule soirée que l'ensemble des films comiques français d'une même année (c'est le cas pour 2004). Bravo à Alexandre Astier sans qui la série ne serait rien. On devrait vite réentendre parler de lui.