5/10Prison Break - Saison 3

/ Critique - écrit par Guillaume, le 19/03/2008
Notre verdict : 5/10 - Ca vous coupe le sifflet ! (Fiche technique)

Tags : episode prison michael saison break lincoln episodes

Prison Break, jusqu'à présent, c'était l'assurance d'un show à 100 à l'heure, bourré d'intrigues coup de poing et de retournement de situations haletants. Avec cette troisième saison, la série accuse le coup, même si après une dizaine d'épisodes elle reprend du poil de la bête.

Moi aussi je te vois !
Moi aussi je te vois !
Incarcéré à Sona, au Panama, à la fin de la saison 2, Michael Scofield, l'homme au froncement de sourcil inquiet, découvre, dans cette troisième saison, que la prison est autogérée par les prisonniers, complètement isolée du reste du monde par un no man's land désertique surveillé par des fusiliers tirant à vue, n'ouvrant ses portes que pour laisser entrer de la nourriture ou pour charrier des cadavres hors des murs. Cette autogestion tient davantage du laisser-faire, laisser-aller que d'une politique de réinsertation avancée, ce qui a permis à Luchero, un prisonnier s'étant imposé par la force, de prendre le pouvoir de la micro-société et d'en régir tous les aspects.

Pendant ce temps, à l'extérieur, LJ, le fils de Lincoln Burrows et Sara Tancredi se fait enlever par la Compagnie, dont les objectifs resteront relativement flous. Utilisant les otages comme pression, Susan, émissaire élancée et brune de la mystérieuse organisation, imposera à Michael, par le biais de son frère, de faire libérer un autre détenu de Sona, un certain Whistler.

A partir de cette situation initiale, les dés sont jetés. A nouveau Scofield devra démêler le vrai du faux dans cette prison lugubre, en faisant tout d'abord tout pour survivre, puis en s'alliant avec ses anciennes connaissances (T-Bag, Mahone, Bellick, qui sont, honnête coïncidence, eux aussi prisonnier à Sona) pour trouver un chemin vers la sortie.

Les premiers épisodes, particulièrement mauvais, vont au-delà de la caricature. Comment s'extasier quand Michael joue le plombier de service pour rétablir l'eau dans la prison, ou le bricoleur pour réactiver l'électricité ? Comment considérer comme crédible cette prison laissée à elle-même, sans intervention extérieure, où les combats au corps à corps rythment les différents ? Comme s'étonner de l'organisation rapide de l'évasion alors qu'un téléphone portable permet de communiquer avec l'extérieur où Sucre et Lincoln mettent la main à la pâte ?

Un tel néant scénaristique est d'autant plus étonnant que cette saison de Prison Break ne compte que 13 épisodes (les américains habituellement superstitieux sur ce point aiment prendre des risques).

Du théâtre contemporain dans Prison Break ?
Du théâtre contemporain dans Prison Break ?
Heureusement, les derniers épisodes de la saison sont davantage fournis, même si on ne peut nier que les retournements de situations ont des ficelles aussi épaisses que des poteaux télégraphiques. C'est seulement avec les trois derniers épisodes que l'on a l'impression que la saison décolle, nous laissant pour le moins stupéfait de savoir qu'elle se termine là, alors qu'en réalité tout commence.

Du côté des acteurs, le jeu n'a pas tellement changé, si ce n'est que la chaleur du Panama colle littéralement à la peau. Michael Scofield limite sa palette d'émotions, façon bad boys stoïque, tandis que Lincoln Burrows joue sans cesse la colère ou le désarroi à grand renfort d'éclats de voix et de transpiration sur le crâne. Susan, le contact de la Compagnie, ne se lassera jamais, quant à elle, de délivrer l'image de la femme froide que rien n'étonne, façon méchante jusqu'au bout des ongles. Seul James Whistler, le prisonnier que Michael doit aider à s'échapper, est capable de varier les plaisirs, créant une certaine sympathie autour de lui tout en agrémentant de doutes sa sincérité.

La troisième saison de Prison Break tient bien plus de l'intermède, de la bande-annonce, que de la série qui avait fait ses preuves en son temps. On se conforte malgré tout en envisageant une saison quatre prometteuse et en se repaissant des traîtrises à répétition qui agrémente le quotidien de tout postulant à l'évasion.