24 - Saison 3
Séries & TV / Critique - écrit par weirdkorn, le 09/02/2005 (Tags : jack saison chrono saunders palmer salazar virus
Los Angeles, ville maudite
La ville de Los Angeles n'a décidemment pas de chance. Alors qu'elle s'apprêtait à vivre une journée comme une autre, excepté le débat pour le présidentiel qui devait s'y dérouler, des méchants terroristes viennent encore tout perturber. Après la tentative d'attentat sur le futur président et le risque d'explosion nucléaire, elle est cette fois-ci menacée par la diffusion d'un virus hautement mortel. La cellule antiterroriste qui a entre temps engagé Kim "Boulet" Bauer est en effervescence. Quant à son bourrin de père, il s'occupe de l'emprisonnement d'un grand chef mafieux mexicain qu'il vient de trahir. Il s'en passe des choses, n'est ce pas ? Vous n'avez encore rien vu...
Ça c'est du suspense !
Après l'excellente et quasi parfaite deuxième saison, 24 revient en force pour la troisième fois, plus décidé que jamais à surprendre le téléspectateur coûte que coûte et installer une sacrée tension. Et ils ont bien raison, l'effet 24 fonctionne toujours autant. La série ne cesse d'accrocher et il serait impensable de sauter un épisode ou d'arrêter en cours de route tellement l'action y est incessante et prenante. La caméra "made in 24" y est pour beaucoup, filmant comme si les personnages étaient espionnés et qu'il allait se passer quelque chose d'incroyable à chaque séquence. Il faut d'ailleurs avouer que c'est ce qui arrive fréquemment. Encore plus que lors des deux premières saisons, les événements s'enchaînent à toute allure et la série ne recule devant aucune situation ou impossibilité. C'est l'état d'esprit 24 : tout et n'importe quoi peut s'y passer. Si vous l'acceptez vous allez adorer !
Mais c'est aussi n'importe quoi
Toutefois, si vous n'adhérez pas à ce genre, cette saison va beaucoup vous décevoir puisqu'elle donne dans l'invraisemblance pure et dure. Alors que la saison 2 possédait une certaine cohérence malgré quelques énormités, la saison 3 représente l'inverse. Tout s'enchaîne à cent à l'heure d'une manière parfaite (ou presque) entre chaque épisode mais lorsqu'on prend l'ensemble, c'est le bazar le plus total. Il faut savoir que les scénaristes n'ont pas d'idées prédéfinies avant d'écrire l'histoire. Tout se fait au fur à mesure et comme leur but est de surprendre au maximum, le scénario est totalement décousu mais arrive à passionner.
Mieux vaut en rire
Il faut en fait prendre la série au second degré. De cette manière, on peut se délecter d'un très haut niveau comique. Les personnages sont tous des surhommes. Dormir, manger, souffrir ? Ils ne connaissent pas. Quand on bosse pour la sécurité des Etats-Unis, on a autre chose à faire. C'est encore meilleur lorsque les acteurs ne sont pas terribles (regardez bien le jeu de Hector). La quasi intégralité du travail de la cellule antiterroriste est effectuée par 2 ou 3 personnes (mais à quoi servent les autres ?) et les scénaristes adorent jouer avec (comme si un employeur ne connaissait pas la situation familiale de ses employés, surtout quand on bosse dans un secteur aussi secret). La voiture est aussi rapide qu'un hélicoptère et ils traversent toute la ville en un clin d'oeil (surtout LA !). Bref, comme d'habitude, il s'en passe des choses insensées en 24 heures. C'est un des points forts de la série, en plus d'être pris dans l'histoire, on arrive aussi à en rire. Le potentiel comique de cette série est trop souvent ignoré.
La saison 3 de 24 en montre toutes les forces et les faiblesses, la série tombant à pieds joints dans tous ses pièges. D'un côté elle captive incroyablement et de l'autre, à force de proposer des situations incroyables, elle en devient risible et dénuée de sens. Le niveau de la saison 2 n'est pas atteint. Il n'en reste pas moins un divertissement de haute facture toujours aussi génial pour mêler action, tension, suspense et humour (involontaire mais humour tout de même).