A prendre ou à laisser
Séries & TV / Critique - écrit par juro, le 20/01/2005 (Tags : prendre laisser hanouna cyril emission audiences france
A la suite du Bigdil, il fallait bien trouver une émission d'un niveau culturel aussi élevé pour remplir la tranche horaire de 19-20h. L'objectif : une émission quotidienne divertissante qui permettraient aux candidats de repartir avec tout ou rien en fonction de leur choix. A vrai dire, pourquoi faudrait-il disposer de capacités intellectuelles pour gagner de l'argent ? Le casino en est un parfait exemple mais lorsqu'une émission comme A prendre ou à laisser débarque à une heure de grande écoute, on peut se demander si on ne prend pas le téléspectateur pour un crétin fini. Parce que regarder des candidats ouvrir des boites, à quoi ça peut servir à part rendre disponible le cerveau pour vendre du Coca-Cola ?
Arthur, ya le téléphon' qui son', mais ya person' qui y répond
Le principe du jeu est extrêmement simple : une question générale est posée aux candidats: celui qui répond le plus vite est sélectionné. Chaque candidat représente une région. Chacun d'entre eux possède une boite avec une certaine somme d'argent à l'intérieur ou une connerie, genre bibelot.... La personne sélectionnée va à côté d'Arthur avec sa boîte pour devenir le personnage central de l'émission. Il ne sait absolument pas ce qu'il y a dans sa boite ou celle des autres candidats. Par conséquent, il élimine les boites au hasards jusqu'à la fin ou il lui reste sa boite et celle d'un candidat... A lui de choisir entre l'une des deux boites et de repartir avec de l'argent ou un bibelot. La solution alternative consiste à faire appel à un banquier (pingre pour bien coller au stéréotype, forcément c'est TF1). Celui-ci passe de temps à autre des coups de fil pour proposer des sommes, constamment refusé par le candidat (wouah quel travail judicieux). Que de suspense ! Que de tension ! Que... que... quelle émission pourrie.
On comprend l'envie des candidats de participer à l'émission vue les sommes engagées pour ouvrir des boites. Ils jouent d'ailleurs plutôt bien leur rôle pour obtenir leur "heure de gloire". Le casting ne laisse place à aucun doute sur les motivations de la première chaîne. Les candidats sont dociles et souvent sans répartie, carrément manipulables dans leurs choix et affublés de surnoms ridicules, histoire d'installer « l'ambiance » proposée par Arthur.
Arthur, roi déchu
Autant celui-ci peut être percutant à la radio, toutes proportions gardées, autant la télévision le confine dans un moule qui ne lui va pas. Arthur joue, surjoue et exploite son rôle de présentateur proche du public. Il sonne totalement faux, tout comme le téléphone qu'il se plait à voir sonner sans arrêt. Exemple, le téléphone sonne, une fois, deux fois, Arthur se trouve à cinquante centimètres... mais quand va-t-il décrocher ? Trois fois, quatre fois, c'est bon, on a compris, mais tu vas le prendre ce combiné ? Cinq fois, six fois... et c'est à partir de ce moment que le téléspectateur se rend véritablement compte que le seul stress de A prendre ou à laisser consiste à parier sur le nombre de fois que le présentateur va laisser sonner l'appareil avant de le prendre en main. La publicité entre les deux parties de l'émission est vécue comme une véritable électrochoc car mêmes les publicités pour les assurances sont plus rythmées.
A prendre ou à laisser c'est à la fois un suspense de pacotille tellement le rythme est lassant, l'humour insipide, un présentateur qui essaye de se démener dans tous les sens pour donner un peu de vie à son émission sans y parvenir, aucune subtilité et surtout une heure de vide télévisuel dans la journée. Dire que dix minutes plus tard, on trouve le Journal de 20h, il faut sortir de sa léthargie et espérer qu'il reste un bout de cerveau encore actif.
Des larmes, de l'argent et du bonheur, pouah ! Une émission qui joue sur du faux, qui exploite à fond le créneau d'émotions inexistantes et qui propose un ton conventionnel et lent. Une punition qui s'applique tous les jours de la semaine. Plus que le principe du jeu terriblement simpliste, c'est l'ensemble de l'émission A prendre ou à laisser qui est à jeter. Rien de bon mais pourtant les chiffres répondent présents. Encore une émission qui vous fait regretter de payer votre redevance télévisuelle. Mais bon, quand l'audimat va, tout va...