8/10Buffy contre les vampires

/ Critique - écrit par Vincent.L, le 09/10/2005
Notre verdict : 8/10 - Saison 1: Buffy et Le Maître (Fiche technique)

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Critique des 7 saisons de la série

En 1992, le scénariste Joss Whedon et le réalisateur Fran Rubel Kuzui sortent Buffy, Tueuse de Vampires (Buffy The Vampire Slayer en VO), un petit film de vampires de série B qui sera cinq ans plus tard à la base de l'histoire de la série Buffy The Vampire Slayer (Buffy Contre les Vampires en VF) diffusée sur Série Club et M6 en France et sur WB aux États-Unis.

Après un minable épisode pilote jamais diffusé (avec entres autres une grosse Willow) qui circule depuis sur Internet (sous le nom de Buffy - Unaired Pilot), le programme commence sa première saison de douze épisodes avec une formule de base qui sera déclinée sur les 6 saisons suivantes, ce qui représente en tout 144 épisodes de 42 minutes. Une formule de base qui se résume à un "grand méchant" par saison (comme un "boss" dans les jeux-vidéos) et plusieurs autres monstres moins puissants. Dans la première catégorie, le show, mené par son héroïne Buffy Summers (Sarah Michelle Gellar), bien malgré elle tueuse de vampires, possède des créatures maléfiques plus ou moins convainquantes. Du côté réussi, on a le Maître (Mark Metcalf) qui impressionne malgré son nez de cochon, l'inoubliable Drusilla (Juliet Landau) et sa folie, Angel (David Boreanaz) et sa perte d'âme qui reste un des meilleurs retournements jamais vu dans une série, Spike (James Marsters) et son style gothique-punk à la Billy Idol qui dégage une incroyable "coolitude", le Maire Richard Wilkins III (Harry Groener) et son cynisme mortel, le gang Jonathan (Danny Strong) - Warren (Adam Busch) - Andrew (Tom Lenk) qui constitue une vraie menace néanmoins hilarante et une Willow (Alyson Hannigan) qui pète les plombs dans la saison 6. Du côté décevant, on a le ridicule Adam (George Hertzberg) de la saison 4, l'énervante vampire Harmony (Mercedes McNab) ainsi que l'excessive et peu charismatique déesse Glory (Clare Kramer) de la saison 5.

Dans ses combats majeurs, Buffy est accompagnée de son "crew" qui s'agrandit au fur et à mesure des épisodes et dont certains personnages font des aller-retour: Rupert Giles (Anthony Stewart Head), l'observateur anglais de Buffy; Willow Rosenberg, la meilleur amie de l'élue, qui se découvre une passion pour la magie dans la saison 3 et un goût pour les filles dans les saisons 4-5-6-7; Alexander "Xander" Harris (Nicholas Brendon), l'ami-loser qui se révèle avec le temps de plus en plus utile; Cordélia Chase (Charisma Carpenter), la bimbo superficielle dont l'importance évolue aussi; Faith (Eliza Dushku), une deuxième tueuse au tempérament bien trempé; Wesley Wyndam-Pryce (Alexis Denisof), le second observateur maladroit de Buffy; Daniel "Oz" Osborne (Seth Green), le pitoyable Loup-Garou; Anya Jenkins (Emma Caulfield), une démon qui passe assez rapidement du bon côté; Tara Maclay (Amber Benson), une magicienne peureuse et faiblarde; Dawn Summers (Michelle Trachtenberg), la petite soeur irritante de Buffy qui cache un secret millénaire; Riley Finn (Marc Blucas), un militaire niais...

Cette fameuse équipe se retrouve aussi confrontée à la deuxième catégorie de démons, ceux qui ne durent souvent pas plus d'un épisode, dans laquelle on trouve par exemple: une poupée animée comme Chucky, une professeur mante-religieuse, une fille invisible, une momie, un homme reptile, un démon qui passe en boucle le Believe de Cher (!), une maison hantée, un clone d'Alex, un monstre de Fast-Food, un serpent géant, la première tueuse de vampires qui entre dans les rêves des héros, Dracula, des hyènes humaines, des robots tueurs, des vampires peu robustes, des fantômes, des sorcières, des nageurs dopés aux stéroïdes, des esprits vengeurs, d'inquiétantes visions de l'avenir, des hallucinations... Dans cette seconde catégorie, les épisodes de sorts sont tantôt les plus comiques (celui où les adultes retombent en adolescence, celui où Buffy devient sauvage comme à la préhistoire, celui où Jonathan devient une Superstar, celui où toutes les filles sont folles d'un même garçon, celui où Buffy devient invisible...) tantôt les plus séduisants par la pertinence de leurs histoires (celui où Willow devient un grand vampire, celui où Buffy a la capacité d'entendre les pensées de tout le monde, celui où tout le monde perd la mémoire, celui où tout le monde est obligé de chanter: le fameux épisode comédie musicale Once More With Feelings...).

Autour de ces nombreux affrontements contre les forces du Mal, Joss Whedon et ses scénaristes récurrents David Greenwalt, Marti Noxon, David Fury, Jane Espenson, Douglas Petrie, Rebecca Kirshner, Drew Z. Greenberg, Steven S. DeKnight et Drew Goddard mettent en place des intrigues sentimentales qui, pour la majorité, "boosteront" la série et participeront à son succès. On se retrouve ainsi souvent face à des triangles (quadrilatères et plus) amoureux forcément créateurs de tensions, de secrets, de mensonges et de révélations: les combinaisons Buffy Vs Angel-Spike-Riley, Willow Vs Alex-Oz-Tara-Kennedy (Iyari Limon), Alex Vs Willow-Cordélia-Faith-Anya (!), Spike Vs Drusilla-Buffy, Angel Vs Buffy-Drusilla-Darla (Julie Benz), Gilles Vs Jenny Calendar (Robia LaMorte) - Joyce (Kristine Sutherland)... Pour ce qui est de la profondeur sociologique, Buffy Contre les Vampires, en plus de donner le rôle vedette d'héroïne forte à une jeune femme, traite intelligemment de thèmes tels que le passage de l'adolescence à l'âge adulte, le poids des responsabilités, les relations mère-fille et fraternelles, la perte d'un parent ou encore l'importance des amitiés. Aussi, avec l'évolution de certains personnages, en particulier Buffy et Spike, la série évoque une intéressante lutte intérieure entre le Bien et le Mal. Au niveau de la musique, les Live au "Bronze" permettent d'apprécier des artistes comme Garbage, Aimee Mann, Sean Lennon, Sarah Bettens et Angie Hart.

Même si comme dans X-Files les héros manquent de mourir à chaque épisode, Buffy Contre les Vampires offre un séduisant et surprenant mélange d'horreur, de fantastique, de comique et de romance. Si la saison 1 se teste un peu, la 2 et la 3 se trouvent des méchants imposants et imprévisibles à souhait. La 4 et la 5 se cherchent un nouveau souffle qui apparaîtra en partie grâce à un Spike dont l'influence va croissante et qui comble le départ d'Angel en 1999 pour la série dérivée du même nom. La saison 6 propose les épisodes les plus drôles et les plus étonnants avec une fin apocalyptique qui aurait peut-être suffit pour clôturer en apothéose le show. Enfin la 7 se perd trop longuement dans la préparation d'une lutte finale qui n'en vaut pas la chandelle, malgré des héros qui commencent enfin à subir les dangers.