Lost - Saison 3
Séries & TV / Critique - écrit par Vincent.L, le 05/09/2007 (Tags : saison lost jack canada kate episode sawyer
Une saison 3 de Lost aussi ennuyeuse que la 2 pour les flashback mais avec plus de constance dans l'action et un très bon final.
Les rois de la frustration et de l’inégalité qualitative sont de retour. Ils ont pour noms Damon Lindelof, Carlton Cuse, Adam Horowitz ou encore Edward Kitsis. Ce sont les scénaristes principaux de la troisième saison de Lost. Une dernière saison qui plonge le spectateur entre passion et ennui profond. Le plus souvent, cette fâcheuse caractéristique, qui ne se retrouve de manière aussi flagrante dans aucun autre programme du même type, se passe environ tous les deux épisodes. Ainsi, d’un épisode particulièrement bien maîtrisé, riche en mystères, rythmé, intéressant et perturbant, on passe à un épisode ultra lent, creux, plein de flash-back de remplissage et de scènes anecdotiques pathétiquement inutiles. Car si la saison 3 est tout de même plus régulière dans son action et ses rebondissements que la saison 2, elle se vautre tout autant dans l’utilisation quasi systématique de souvenirs de plus en plus ridicules et obsolètes.
Une fois pour toutes, les scénaristes devraient se débarrasser de ce procédé qu’ils se sont eux-mêmes imposé et qui les empêche clairement d’avancer. Si l’on rajoute à cela les comportements de plus en plus stupides et paradoxaux de nos héros (Jack, Kate, Sawyer et Locke en priorité), on peut se demander ce qu’il reste encore au bébé de J. J. Abrams. Des personnages attachants ? Pas vraiment.
Seuls Sayid, Sawyer, le mystique Desmond et le toujours passionnant Hugo sortent la tête de l’eau. Jin gagne toujours plus de capital sympathie alors que sa femme sombre dans l’inutilité la plus totale. Sans parler d’un Charlie anti-charismatique au possible et d’une Claire dont l’intérêt est aussi grand que l’âge de son bébé.
Les autres ?
Qui sont les autres ? C’est cette interrogation qui devait être développée sur la saison. Force est de constater que les scénaristes l’éludent facilement. Ceci en omettant de donner suffisamment d’indices pour commencer à avoir une piste. A la différence de séries comme Veronica Mars ou Dexter, Lost ne sait pas où elle va. Les scénaristes se contentent de créer de nouvelles pistes étranges et des coïncidences parfois troublantes. Mais problème : à l’heure actuelle, la série a déjà posé tellement de questions individuelles qu’il faudrait un esprit supra cohérent et surtout proche du génie pour parvenir à relier les différentes pistes.
On peut sérieusement craindre que Lost ne réponde jamais à ces interrogations et se termine aussi conventionnellement qu’Alias.Au baromètre de la consistance, on peut tout de même encore trouver un certain talent dans certains épisodes pour créer du bon thriller, une romance crédible ainsi que quelques mystères qui attisent la curiosité. Mais combien de temps cela va-t-il pouvoir encore durer ? Car à côté, la concurrence des autres séries efficaces est très rude (Prison Break et Heroes, pour ne citer qu’elles). Et certains aspects, comme l’héroïsme et le religieux outrancier, commencent sérieusement à taper sur les nerfs de spectateurs non Américains qui sont bien moins sensibles à ces thématiques.
Comme pour la seconde saison, les scénaristes se sont concentrés sur les derniers épisodes (très bons) pour retenir les fans de la première heure. Néanmoins, beaucoup ne regardent déjà plus la série de la même manière depuis un certain temps. Il est en effet clair qu’il y a un certain « foutage de gueule ». Les scénaristes ont choisi la durée sur la qualité et la cohérence, dommage. L’appât du gain est passé par là…