Urgences - Saison 14
Séries & TV / Critique - écrit par riffhifi, le 24/05/2008 (Tags : saison urgences episode abby pratt neela morris
Série mourante depuis plusieurs années, Urgences fonctionne purement en pilote automatique dans cette quatorzième saison anémique. Et dire qu'on nous en promet une autre !
Grève des scénaristes oblige, la saison 14 d'Urgences ne compte au final que 19 épisodes (contre 22 pour les précédentes). En même temps, trois épisodes de plus ou de moins ne changeront rien à l'amer constat suivant : la série est devenue tout simplement nullissime.
Des personnages d'origine, il ne reste plus que deux-trois infirmières au fond du décor. Les personnages récurrents les plus anciens sont désormais Luka (Goran Visnjic) et Abby (Maura Tierney), tous deux apparus dans la saison 6 ; tous les
"Ne me laisse pas toute seule dans
cette saison moisie, sinon je picole."autres sont arrivés au plus tôt au cours de la saison 8. Autant dire que la continuité de la série n'est plus qu'un vague souvenir depuis plusieurs années, le seul lien entre toutes les saisons étant le bon vieux Cook County Hospital. Quoi de neuf depuis la dernière fois ? Ray a logiquement vidé les lieux après avoir perdu ses jambes, et Sam (Linda Cardellini) a changé de couleur de cheveux. C'est à peu près tout. Les scénaristes, ayant pressé le citron des intrigues hospitalières jusqu'au dernier pépin au cours des treize saisons précédentes, renoncent complètement à faire preuve de nouveauté dans le domaine : les scènes d'examen et d'opérations sont limitées au strict minimum, et se contentent de recycler des situations déjà vues une bonne douzaine de fois précédemment. Pour remplir les épisodes, les trois tactiques employées sont les suivantes :
- introduire de nouveaux médecins
- faire coucher les personnages entre eux
- faire venir des guest stars
Dans la première catégorie, on notera surtout l'apparition d'un surdoué de 19 ans, détenteur de la plus grosse tronche d'ahuri de la décennie télévisuelle, et affecté de la particularité d'être vachement puceau. Ce qui le trouble d'autant plus qu'autour de lui, ça fornique dans tous les coins ; sans rire, à l'issue de cette saison, la plupart des membres du personnel de l'hôpital ont couché avec au moins deux autres. Le Cook County est devenu un lupanar. Les deux seuls à ne pas profiter de cette frénésie sexuelle sont Abby et Luka, pour la bonne raison que le deuxième est absent de la quasi-totalité de la saison ; Goran Visnjic en a
"On nous a dit que des scénaristes allaient venir."manifestement ras la casquette, et a négocié de ne faire que quelques apparitions pour fidéliser les spectateurs qui tiennent à lui. Abby, en son absence, ne trouve rien de mieux que de faire une énième rechute dans l'alcoolisme.
Pour contrebalancer la présence du puceau, un prédateur sexuel australien fait son apparition dans les derniers épisodes, répandant une tornade de stupre au service des urgences. En-dehors des coucheries, aucun événement ne vient secouer la torpeur de cette saison léthargique, pas même l'inévitable épisode policier à base de prise d'otages invraisemblable, qui tombe en fin de saison comme exigé par le cahier des charges.
Au rayon des guests, on trouve Stanley Tucci, introduit à la fin de la saison précédente comme remplaçant provisoire de Luka. Son personnage prend (trop) vite de l'importance, puis disparaît. A l'épisode 11 Status quo, Jeanie Boulet (Gloria Reuben) vient faire un petit coucou : 11 ans après avoir attrapé le SIDA, elle se porte visiblement comme un charme, mais son fils adoptif Carlos ne peut pas en dire autant. Moment de tristesse vite expédiée, l'actrice n'a signé que pour un épisode et quitte la saison sitôt après avoir touché son chèque. Last but not least, dans le dernier épisode The Chicago Way, on croise Steve Buscemi, que personne n'a prévenu de la baisse de qualité dramatique de la série. Son personnage est assez mal écrit, et l'épisode se termine sur un cliffhanger navrant. Car oui, il y aura une quinzième saison, qu'on nous annonce comme étant enfin la dernière. Paroles, paroles...
A y bien réfléchir, on aurait préféré voir une saison pleine de n'importe quoi comme celle qu'on prédisait l'an dernier. Au moins, on se serait marré un peu.