8/10Dexter saison 5 : l'âme dans la mort

/ Critique - écrit par riffhifi, le 20/01/2011
Notre verdict : 8/10 - Les super-freaks de Miami (Fiche technique)

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Sans atteindre le niveau stratosphérique de la précédente, la cinquième saison de Dexter parvient à surprendre régulièrement, et surtout à continuer l'humanisation de son personnage principal sans pour autant ramollir le concept mordant du flic serial killer.

Attention, spoilers des saisons précédentes

Les deux premières saisons de Dexter étaient d'une telle intensité qu'on pouvait se demander si la série avait vraiment la possibilité de s'étendre sur une longue période. Après tout, combien de temps continuerait-on à frémir pour un tueur dont les exactions sont canalisées par les instructions posthumes de son père mort ? Dexter saison 5 : l'âme dans la mort
DR.L'idée de le confronter perpétuellement à de nouveaux confrères psychopathes semblait vouée à la création d'une formule routinière et peu crédible, ce que confirmait le semi-échec de la troisième cuvée. Mais la suivante, avec l'irruption du tueur de la Trinité incarné par John Lithgow, relevait la barre en rappelant que les auteurs pouvaient associer les deux aspects clés de la série : l'enquête policière sur fond de meurtres saignants, et l'évolution personnelle d'un Dexter Morgan qui découvre progressivement son humanité.

Cette nouvelle saison part sur la base dramatique du drame qui clôturait la précédente : Rita est morte, laissant son assassin de mari avec trois enfants à charge. La reprise d'activité du serial killer est un peu laborieuse : il se sent coupable, doit assumer ses nouvelles responsabilités... Pendant ce temps, une série de meurtres par décapitation fait des ravages dans les quartiers hispaniques de Miami.

La force de la saison 4, incontestablement, résidait dans la fascination que Dexter éprouvait pour Trinity : pouvait-il se servir de lui comme modèle pour façonner son identité de père ? Cette problématique éclipsait toutes les intrigues secondaires, et fournissait toute l'angoisse dont la série avait besoin. Cette fois au contraire, plusieurs histoires concourent pour le statut d'intrigue principale : les tracas familiaux de Dexter, les déboires sentimentaux des membres de la Miami Metro Police (qui ont tous quelque chose à se reprocher), les meurtres rituels à la machette ?... Les fausses pistes foisonnent, à tel point qu'il faut attendre une demi-douzaine d'épisodes (sur douze au total !) pour voir émerger clairement le véritable fil rouge. Forcément, la tension dramatique s'en ressent, et le final n'est pas le plus prenant de la série - d'autant qu'il recycle quelques situations déjà vues précédemment, dans la série ou ailleurs. Mais un « petit » millésime de Dexter reste à des kilomètres de la plupart des autres séries, et la qualité d'écriture et de réalisation permet de bons moments de stress, d'exaltation et d'émotion.

« Tick tick tick, that's the sound of your life running away. »

Dexter saison 5 : l'âme dans la mort
Peter Weller
La distribution accueille quelques guest stars prestigieuses, que l'on a vues plus souvent sur grand écran : Jonny Lee Miller (Trainspotting), Julia Stiles (la trilogie Jason Bourne), et Peter Weller (qui restera éternellement l'interprète de RoboCop, bien que deux autres comédiens lui aient succédé dans le rôle). Ce dernier, en flic ripou patibulaire, est l'une des meilleures surprises de la saison, et prouve que même les personnages les plus antipathiques sont dotés par les scénaristes de motivations compréhensibles. C'est d'ailleurs sans doute la plus grande force de Dexter : présenter de réelles attaches intellectuelles et émotionnelles dans un monde où les pires tordus passent leur temps à s'étriper, permettant ainsi au spectateur de s'identifier au héros jusque dans ses pires abus. Ayant désormais fait son deuil, Dexter évoluera-t-il vers plus de férocité, ou parviendra-t-il à se débarrasser de son « passager sombre » ? Et finalement, ce dernier ne serait-il pas tout simplement Harry, son père adoptif fantôme, qui aurait dû avoir foi en son fils plutôt que lui apprendre à cultiver son vice ?...

 

#1 - My Bad
#2 - Hello Bandit
#3 - Practically Perfect
#4 - Beauty and the Beast
#5 - First Blood
#6 - Everything is Illumenated
#7 - Circle Us
#8 - Take it!
#9 - Teenage Wasteland
#10 - In the Beginning
#11 - Hop a Freighter
#12 - The Big One


DR.